Des trains voyageurs sur la ligne Auch Agen, c’est possible

Le conseil régional Occitanie peut financer la réouverture totale de la ligne ferroviaire Auch – Agen

La ligne Auch–Agen, d’une longueur de 64 km, est aujourd’hui dédiée au trafic fret; ses infrastructures sont en limite d’âge. Fermée aux trafics voyageurs depuis 1970, cette liaison est actuellement assurée par une ligne régionale d’autocars qui relie les deux pôles et assure les correspondances avec le TGV à Agen. La fréquentation de cette ligne est de 200 voyages/jour (1ère ligne régionale en termes de trafic).
En 2009, le renouvellement complet de cette ligne avait été estimé à environ 60 M€ et selon SNCF Réseau un minimum de 15 M€ est nécessaire pour garantir une exploitation fret sur le court terme. A été proposée une étude à laquelle la région contribuera financièrement ayant pour objet de définir le potentiel et les besoins de transport envisagés par les acteurs économiques, ainsi que le mode d’exploitation et de maintenance de la ligne rénovée. Sauf que cette étude est uniquement basée sur le trafic fret, sans perspectives de remise à niveau pour des circulations voyageurs, les investissements pour cela ne seront pas présentés aux élus, mais écartés par un groupe de décideurs économique.

Sans changer la hauteur des investissements pour le ferroviaire, c’est possible

L’Occitanie, qui va investir 1,5 milliard d’euros sur le quinquennat en faveur du rail, un engagement pris à l’issue des États généraux du rail et de l’intermodalité en décembre dernier, a un objectif affirmé : rendre le TER attractif pour fidéliser les usagers et en conquérir de nouveaux. Cela suppose de développer l’offre, de rouvrir des lignes, de maintenir une présence humaine au sein de gares rénovées, de développer l’intermodalité des transports, d’harmoniser les tarifications, de négocier avec SNCF réseau les prix des péages ou la rénovation des réseaux, etc.

Concernant le Gers, sur 5 ans on peut espérer 3 M€ soit 1/500 ème du budget investissement ferroviaire.Nous avons actuellement 198000 habitants dans les Gers pour 5 730 753 habitants en Occitanie soit 1/28 ème. Le département du Gers reçoit environ 17 fois moins d’investissements, par habitant, pour le rail que l’ensemble de l’Occitanie, soit 15€ au lieu de 260€ . C’est un cercle vicieux puisque plus il y a d’infrastructures, plus il faut d’investissements, un département comme le Gers, qui est le seul département de la grande région à ne plus avoir de liaison ferroviaire avec plusieurs départements limitrophes, ni de relation transversale, se voit défavorisé, sauf à lancer une politique inverse, investir plus la ou il y a des besoins et des manques. Cela justifie la demande de renouvellement complet de la ligne Auch Agen, pour un maximum de 70 M€ pour le RVB (renouvellement voie et ballast). Cet investissement pour la région Occitanie avec le financement complet du RVB sur la partie les 50 kms (49 exactement) de ligne du Gers, revientà 53 millions, sans prise en compte des financements nationaux et européens qui dans ce genre de dépenses peuvent représenter jusqu’à 60 %, les partenaires économiques, les collectivités locales étant sollicitées par la suite pour les aménagements voyageurs. La note finale pour cette ligne renouvelée Auch – Agen, pour la région Occitanie aurait été encore bien en dessous des 1/28 ème du budget investissement ferroviaire qui peut être attribué au Gers, elle permettait la mutualisation et la priorisation sur d’autres projets (ex:doublement de la ligne Toulouse/Auch). La remise en service de la ligne ferroviaire Agen Auch n’est donc pas une impossibilité financière, ni un gouffre, mais un manque d’explications claires, d’études et de décisions indépendantes, ainsi qu’une réelle volonté de prioriser les territoires.

Le choix qui a été effectué, est une décision intermédiaire entre entretien et renouvellement, il permet juste la remise en circulation de trains fret, notamment de céréales destinées à l’exportation, à partir d’août 2018, entre Agen et Sainte Christie. Une autre solution était possible, la pérennité pour 50 ans, pour un montant de travaux de prés de 60 millions d’euros proche de l’exemple de RVB évoqué ci dessus, elle n’a pas été développée auprès des élus et de la population, alors qu’elle permettait un renouvellement complet de la ligne, la réouverture au service voyageur avant la fin du mandat et rentrait dans la fourchette d’investissements pour le ferroviaire prévu par la région. Les élus n’ont eu à se prononcer que sur la répartition de l’enveloppe travaux, celle ci ayant été choisie par une minorité de décideurs économiques État, régions, SNCF, communautés de communes, CCI Lot et Garonne, agriculteurs du Gers et port de Bordeaux.

Nous sommes en train de passer à coté d’une opportunité historique pour cette ligne ferroviaire, il n’est pas trop tard pour réagir et financer un exemple concret de réhabilitation du rail sur nos territoires dans une région administrée par une majorité sociale, écologique et démocratique.

Dugoujon Jean-Paul.

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