Stocamine : le combat n’est pas fini

En Alsace, le site de stockage de déchets dangereux Stocamine à Wittelsheim menace la plus grande nappe phréatique d’Europe. L’annonce récente par l’État de sa décision de ne pas extraire les déchets est une nouvelle aussi catastrophique qu’incompréhensible. Nous restons néanmoins mobilisé.e.s.

Ouvert en 1999, le site Stocamine, à Wittelsheim en Alsace, devait abriter à terme 320 000 tonnes de déchets dangereux non-radioactifs (de classe 1 et 0). Un projet préoccupant quand on sait que le lieu – les anciennes mines de potasses d’Alsace – est situé juste au-dessus d’une des plus grandes nappes phréatiques européennes.

Considéré comme un incident inimaginable, un important incendie a pourtant eu lieu en septembre 2002, provoquant l’arrêt de son activité et la remise en cause du projet. Depuis cette décision de fermeture, il est apparu également qu’une partie des déchets entreposés n’aurait pas dû l’être pour cause de dangerosité excessive. Décision a été prise de déplacer une partie des déchets les plus dangereux tout en misant sur la chance pour que le reste, trop coûteux à atteindre et traiter, ne contamine pas la nappe phréatique à terme.

Contrairement aux partisans du projet, béatement optimistes quant à l’évolution géologique du site à long terme, nous soutenons depuis longtemps ses opposants et notamment le collectif Déstocamine qui pointent les risques prévisibles importants, notamment en ce qui concerne les infiltrations et remontées d’eaux. La dépollution ne peut être partielle et l’avenir laissé au bon vouloir du hasard.

Malheureusement, en janvier 2019, à contrepied d’un rapport parlementaire sans ambiguïté, l’État annonçait son intention de renoncer à extraire les déchets dangereux.

Petit rappel de nos actions en soutien des défenseu.r.se.s de l’extraction des déchets :

– En 2011, Europe Écologie Les Verts envoyait un communiqué à la presse, demandant le déstockage des déchets et appelant à manifester

– En 2012, Sandrine Bélier (ancienne dirigeante d’Alsace Nature et FNE, devenue eurodéputée du Grand-Est entre 2009 et 2014, non réélue par la suite), tirait la sonnette d’alarme quant au nécessaire déstockage total des déchets

– En 2013, Sandrine Bélier permettait de mettre la question de Stocamine à l’ordre du jour de la Commission des pétitions du Parlement européen.

– En 2014, suite à la non-élection de Sandrine Bélier et à l’absence d’eurodéputé écologiste élu dans le Grand-Est, Michèle Rivasi reprenait le flambeau et accueillait les membres du collectif Destocamine au Parlement européen.

– 4 mois plus tard, elle se rendait sur le site, participait à une manifestation de soutien à Destocamine et organisait une conférence publique à Wittelsheim (page 5) Nous avions mobilisé les média pour sensibiliser l’opinion publique : les DNA et l’Alsace avaient fait le déplacement ainsi que France Bleu (article complet en pdf).

– En 2017, sous l’impulsion des eurodéputés et militants alsaciens, EÉLV prenait une énième fois position sur Stocamine dans une motion du parti. Et en mars 2017, nous écrivions à Ségolène Royal pour demander un déstockage total.

– Cette année encore, nous continuions notre plaidoyer par une tribune collective signée avec Reinhard Buetikofer, député européen écologiste allemand, co-président du Parti Vert Européen. M. Buetikofer a d’ailleurs envoyé un courrier aux trois ministres de l’environnement des Länder voisins. Certains ont répondu qu’ils allaient rentrer en contact avec le gouvernement français, mais nous n’avons pas eu plus de nouvelles depuis.

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