Etats Généraux du Rail et de l’Intermodalité de la région Occitanie

Contribution EELV du Gers
Le transport en commun des biens et des personnes est un droit pour toutes et tous.
Il ne suffit pas de l’affirmer, il faut encore que cela devienne une réalité, il faut donc en faire une
priorité. Le but premier n’est pas de répondre à la fluidification face à l’accroissement du trafic
routier, mais bien de savoir comment diminuer ce dernier en dotant les habitants et les localités,
y compris rurales, de moyens de transports en commun pratiques, fiables et peu coûteux.


Les grands axes de la politique que nous préconisons :
•  le développement des modes de transports en commun : moyens, tarifications, sécurité,
complémentarité… sans oublier leur interconnexion avec les modes de déplacement doux,
2 roues, piétons… ;
•  des investissements prioritaires sur le rail, les bus et autocars, infrastructures et matériel,
tant voyageurs que fret ;
•  la mise en place de pôles multimodaux de transports et d’échanges performants, incluant
les modes doux, pour la population et pour les marchandises ;
•  une incitation au report du trafic de la route vers le rail, le fluvial, l’aérien, le câble… Se
saisir de la compétence économique de la région Occitanie, afin de travailler avec les
acteurs concernés (CCI, coopératives agricoles, entreprises…) pour un transfert de fret vers
d’autres moyens de transports que la route, et soutenir les investissements allant dans ce
sens ;
•  la relocalisation d’une économie des territoires par des circuits courts de proximité, pour
moins de transports, avec des aides réservées, conditionnées aux projets de transition
écologique, énergétique et de bien-être social ;
•  une modernisation conséquente de l’existant  ferroviaire et routier, ouverture aux
voyageurs de nouvelles lignes, avec prise en compte des nuisances, de l’accessibilité, de la
complémentarité,  de la sécurité, ainsi qu’une amélioration de la  régularité et de
l’information ;
•  un conventionnement avec l’opérateur ferroviaire public qu’est la SNCF, gage de l’égalité
de transport pour toutes et tous ;
•  la mise en place de commissions transports par axe géographique, qu’il soit routier ou
ferroviaire, à l’image des comités de lignes SNCF, permettant l’expression des besoins, du
ressenti avec la participation des élus, des usagers et des citoyens ;
•  des  évaluations indépendantes,  préalables à toute décision sur des projets
d’infrastructures, coûts-avantages, basées sur les besoins réels actuels et les perspectives
d’avenir.
Pour le Gers, qui est le seul département de la grande région à ne plus avoir de liaison ferroviaire
avec plusieurs départements limitrophes, ni de relation transversale, il faut privilégier la
réouverture au service voyageurs de la ligne ferroviaire Auch – Agen.

Cette infrastructure existe, nul besoin d’en faire une voie à grande vitesse, envisageons plutôt la
possibilité d’une ligne TER avec vitesse maximum qui autorise le maintien de passages à niveau,
permet la circulation de tous types de trains voyageurs, tout en maintenant le passage du fret
puisque la plateforme actuelle le permet. Cette réouverture semble évidente et indispensable
pour l’avenir, comme le souligne, d’ailleurs, le Plan d’Aménagement et de Développement Durable
de la ville d’Auch.
Il est tout aussi essentiel de moderniser la ligne existante Auch – Toulouse et d’envisager le
doublement de cette voie, avec plateforme supportant la charge fret, par phases successives en
commençant par Toulouse – L’Isle Jourdain, puis à terme jusqu’à Auch. L’amélioration de cette ligne
passe par un cadencement efficace, une sécurisation, un accueil avec du personnel et une
tarification attractive sur la totalité de la ligne.
Pour les autres relations routières, régionales ou départementales, il est aussi nécessaire
d’effectuer des améliorations Auch vers Tarbes, Auch vers Les Landes (Riscle – Aire sur Adour -Mont de Marsan), Tarbes vers Riscle – Nogaro – Condom – Nérac en concertation avec les usagers
actuels et futurs. Ces progrès pouvant être réalisés avec un renforcement de l’existant, voire de
nouvelles lignes TER d’autocars. Des études de réhabilitation du rail (fret et/ou voyageurs) sur
certains de ces axes peuvent s’avérer nécessaires.
Il faut aborder avec les municipalités la possibilité de mise en place de navettes routières en
correspondance dans les gares, souvent éloignées des centres de vie.
Dans une période où les possibilités budgétaires sont très limitées, nous devons faire des choix
politiques et économiques garantissant l’avenir et l’égalité des territoires. Mais l’Etat préfère
poursuivre dans « le tout LGV » au détriment des trains du quotidien et de nombreux trains de
nuit. Un entêtement extrêmement coûteux car les projets de lignes à grande vitesse dans le Sudouest atteignent aujourd’hui plus de 9 milliards d’euros aux conditions économiques d’août 2013 !
Le même esprit ressort pour la mise à 2 fois 2 voies de la RN 21 dans son intégralité, dans les
territoires. Des choix néfastes pour la préservation d’espaces agricoles et viticoles, pour la
sauvegarde de zones humides dont nous constatons à chaque évènement climatique
l’indispensable utilité. Nous l’affirmons depuis plusieurs années, la rénovation de la ligne
ferroviaire existante entre Bordeaux et Toulouse, comme l’amélioration du tracé avec des portions
doublées pour la RN21, doivent être privilégiées, des rénovations dont nous savons qu’elles seront
moins onéreuses, moins dévoreuses d’espaces et permettront de redonner des capacités
d’investissement aux collectivités territoriales pour d’autres réalisations. Nous rappelons à chaque
occasion l’obligation législative (loi du 1er mars 2005) de solutions alternatives.
Nous avons donc voulu une contribution basée sur des propositions concrètes d’actions, elles
sont garantes de la sécurité et de l’environnement, elles répondent aux besoins de déplacement
tant des personnes avec leurs équipements (vélos, poussettes, bagages…) que des marchandises.
Le désenclavement du Gers, comme des autres départements ruraux, passe par des
améliorations conséquentes de l’existant et la mise en place d’infrastructures nouvelles,
notamment ferroviaires, afin d’impulser le transfert du trafic de la route vers le rail. Cette
stratégie est porteuse d’une dynamique de développement essentielle pour l’essor économique
du territoire et le renforcement de l’emploi, tout en préservant son cadre de vie et en
s’inscrivant pleinement dans la transition énergétique et écologique.
Le Groupe Local Europe Ecologie Les Verts du Gers

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