Intervention de Fatma Adda lors de l’assemblée plénière du conseil régional d’Occitanie

Dans le cadre de son plan de simplification et de modernisation visant à réduire les déficits publics, le gouvernement a adopté deux réformes qui bouleversent le paysage de l’éducation. Les conséquences des mesures, que nous redoutions, sur l’apprentissage et les lycées se confirment.

Les CFA, les apprentis et les employeurs sont très inquiets sur les imprécisions de la réforme quant à la grille des salaires, quant aux aides aux employeurs. Les opérateurs de compétences (OPCO) viennent d’être créés et ils doivent répondre aux questions des centres de formation d’apprentis (CFA ) sur les aides pour les jeunes concernant les équipements, la restauration et l’hébergement, sur le montant du paiement des CFA au contrat, ce qu’ils ne sont pas en mesure de faire aujourd’hui. Ces incertitudes sont très anxiogènes pour le personnel.

Des inquiétudes sont aussi exprimées sur les manquements de la réforme : la loi ne prévoit pas d’aide pour les transports. Les apprentis seront-ils autorisés à prendre les transports scolaire en Occitanie, ce qui nous semblerait logique.

La  loi ne prévoit pas non plus d’aider les employeurs d’apprentis en BTS à l’exception de l’exonération des cotisations patronales. Quelles vont être les conséquences de cette décision sur les effectifs ?  Pour le CFA agricole du Gers, les BTS agricoles représentent 55% des effectifs et une chute de ces effectifs dans ces classes leur serait préjudiciable.

Les inspecteurs d’apprentissage qui assuraient le contrôle de l’adéquation entre l’entreprise et la formation sont supprimés. Qui remplira cette tâche : l’OPCO, le CFA ?

Le financement des CFA est désormais au contrat c’est-à-dire selon le nombre d’apprentis qu’ils accueillent. Cela revient à confier aux seuls acteurs économiques la responsabilité d’une des voies de formation initiale dans une approche marchande. Mais où les acteurs économiques trouveront-ils les moyens de former pour les métiers de demain en phase avec les enjeux de la transition écologique et énergétique ? Que deviendront les formations très ciblées à faibles effectifs, mais indispensables ? Combien de CFA sont menacés de disparaître ? Combien de territoires vont être mis à mal ?

Par ailleurs, avec quelle enveloppe la région financera-t-elle l’investissement des CFA ?

Autant de questions auxquelles il faudra trouver rapidement des réponses sensées et convaincantes au risque d’aggraver la situation.

Concernant la réforme des lycées, citons les nouvelles grilles horaires qui vont faire perdre aux élèves de nombreuses heures de cours dans les matières générales dont les mathématiques , le français, l’histoire et géographie, la langue vivante…, citons  le jeu des coefficients qui va mettre à mal l’enseignement bilingue et l’enseignement extensif des langues régionales. Nous ne pouvons pas l’accepter.

En baissant les heures d’enseignement général, en mettant en concurrence le bilinguisme et les langues régionales, c’est le niveau de la culture générale qui est diminué et c’est la citoyenneté même de nos jeunes qu’on fait reculer.

Vouloir faire de l’économie en oubliant l’avenir de nos jeunes, est hélas symptomatique de la lecture comptable des dossiers que nous observons de plus en plus dans ce gouvernement.

Les élu.es écologistes sont mobilisés pour défendre l’apprentissage et les lycées.

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