Nucléaire : retour brutal vers le futur radioactif

Profitant de l’ombre créée par la réforme des retraites, le pouvoir exécutif, président de la République en tête, joue au grand chamboule-tout nucléaire. 

Disparition de l’IRSN (Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire), éventuel financement des investissements dans le nucléaire via les fonds du livret A, suspension du débat public sur les EPR2, passage en force en première lecture au sénat à propos de la loi sur l’accélération du nucléaire, tels sont les éléments incroyables de ce mois de février enrichi en matière atomique. Le rouleau compresseur nucléaire piloté par l’exécutif avance sans que rien ne semble pouvoir lui être opposé. 

La marche forcée ne se cantonne pas qu’à la France. En effet, celle-ci se double d’un intense lobbying européen pour faire notamment déduire l’hydrogène bas carbone produit à partir de nucléaire des objectifs d’hydrogène vert afin d’avoir moins d’énergie renouvelable à déployer sur son territoire

Dans un tel contexte, EELV adresse son soutien à l’intersyndicale de l’IRSN dont nous partageons les inquiétudes et réaffirme aussi l’impérieuse nécessité démocratique de conserver un calendrier cohérent donnant avant toute chose la primauté au débat public. 

EELV rappelle également à l’exécutif que son action ne saurait être légitime sans un débat parlementaire transparent et sans entraves, autant sur les modalités que le financement de la Programmation Pluriannuelle de l’Energie (PPE). 

En outre, la France, seul pays de l’Union à n’avoir pas tenu ses engagements pour le développement des énergies renouvelables, doit rattraper son retard en la matière, faire un effort massif pour la rénovation énergétique, et assurer parallèlement la sûreté et le fonctionnement des installations nucléaires actuelles. Les écologistes maintiennent que la France n’a pas les moyens financiers et humains de se hasarder en plus dans une dispendieuse relance de l’atome, basée sur des paris technologiques. Qui plus est, dans tous les cas de figure, cette relance arrivera trop tard au vu des enjeux d’énergie et de climat immédiats.

Aminata Niakaté et Sophie Bussière, porte-parole
La commission Energie et Climat d’EELV

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