Pesticides : nos rivières polluées par de probables perturbateurs endocriniens

L’ONG Générations futures a publié un rapport révélant la présence de pesticides suspectés d’être des perturbateurs endocriniens dans les rivières et lacs français. Plus de 232 substances actives de pesticides ou de métabolites perturbateurs endocriniens suspectés, au moins 41 substances actives par département : un constat accablant. Les trois substances arrivant le plus fréquemment en tête sont le glyphosate, l’atrazine-déséthyl et le métolachlor – ce qui démontre leur persistance dans l’environnement, puisque les deux dernières sont interdites depuis 2003.

A l’heure où les Gilets Jaunes ont mis à l’agenda la question des inégalités territoriales, cette étude démontre encore une fois combien les questions sociales et environnementales sont liées : 90 substances ont été retrouvées dans les eaux du Calvados contre 4 en Corse du Sud. Ce sont, logiquement, les régions où l’agro-industrie, très polluante et peu productrice d’emplois, est la plus forte qui sont les plus touchées.

Le rapport de Générations futures alerte sur l’impact de ces molécules sur la faune aquatique et les écosystèmes et sur la santé, et déplore l’inertie des pouvoirs publics. En 2017, un texte établissant les critères d’identification des perturbateurs endocriniens a été adopté par l’Union. Mais ils sont très limités, ne prenant en compte que les « perturbateurs avérés ». En outre, la définition autorise des dérogations très vastes et trop larges en contradiction avec le principe de précaution. La stratégie française, par sa faiblesse, démontre encore combien l’inaction de la France est écocidaire et criminelle.

Europe Écologie – Les Verts déplore le manque d’ambition des textes européens et nationaux, malgré les alertes des scientifiques, malgré la mobilisation citoyenne et celle de cette jeunesse qui réclame le droit à un avenir dans une société qui lui refuse. Il est temps de réglementer vraiment les substances suspectées d’être des perturbateurs endocriniens, pour protéger l’environnement et la santé, dans le respect du principe de précaution. La société a besoin d’une transition écologique, pour aller mieux, pour sauver le climat mais le gouvernement reste sourd. Rappelons-les à leurs devoirs d’agir.

Julien Bayou et Sandre Regol, porte-parole nationaux

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