30 juin 2022

Intervention du groupe Europe Ecologie – Les Verts concernant une délibération portant sur la
réalisation d’une étude d’impact sur le périmètre de la zone d’activité économique de Nareoux.
Le projet de sone d’activité économique de Nareoux a été présenté le 11 février 2021 avec l’annonce d’une
première étude de faisabilité, et le groupe EELV a voté négativement.

Monsieur le président, chers collègues

Après une première demande de subvention présentée au vote du Conseil communautaire du 11 février
2021 concernant la zone d’activité prévue sur la zone de Nareoux, une nouvelle demande de subvention
est proposée afin de réaliser une étude d’impact sur ce même périmètre.
Ce projet continue à être pour les élus écologistes, un double non sens, environnemental et économique.
Le réchauffement climatique qui s’accélère, la dégradation de notre environnement, de la qualité de l’air,
des sols, de l’eau, montre bien que cette stratégie d’aménagement et de développement détruisant des
zones naturelles est dépassée.
Par ailleurs, concernant la nécessité économique de ce projet, nous ne disposons toujours pas de
diagnostic précis concernant les emplacements disponibles dans la ville d’Auch, les communes voisines,
et plus largement à l’échelle de l’agglomération, préalable indispensable à toute extension du périmètre
des zones d’activité actuelles. Nous ne connaissaons toujours par le nombre de demandes d’installation
d’entreprises sur cette zone. Nous rappelons que des emplacements sont toujours disponibles à proximité
(dans les zones d’activité d’Auch, sur d’autres zones d’activité en périphérie de la ville, dans des friches).
Nous nous étions inquiétés de la situation financière encore fragile de l’agglomération, ne lui permettant
pas de financer les infrastructures nécessaires et coûteuses d’un tel projet. Malgré des mesures
d’économie réalisées, de tels investissements ne pourraient être engagés qu’au détriment d’autres
engagements ou actions prioritaires.

Nous sommes encore plus inquiets du fait que le projet de Nareoux se poursuive sans tenir compte de la
situation économique qui a considérablement évolué depuis février 2021.
Nous craignions à cette époque le ralentissement de l’activité économique liée au Covid 19. Le soutien aux
entreprises a permis de l’éviter, mais au prix d’une augmentation de la dette et d’une pulvérisation des
règles européennes en matière de déficit.

La guerre en Ukraine a été l’élément déclencheur de la crise qui commence. Le renchérissement et les
pénuries à venir de l’énergie, des matières premières, des productions agicoles sont à l’origine d’une
reprise de l’inflation, quasi inexistante dans la majorité des pays de l’Union européenne depuis vingt ans :
plus de 5 % en France, plus de 8 % en Grande-Bretagne ou aux Etats-Unis. Les différentes banques

centrales, dont la banque centrale européenne, remontent progressivement leurs taux d’intérêts, proches
de zéro depuis des années. Les conséquences sont connues, avec un ralentissement économique dans
tous les secteurs d’activité et des prévisions à la baisse du PIB en 2022. Les spécialistes de tous bords
s’accordent à prévoir au mieux une stagflation, au pire une récession qui va toucher l’ensemble de
l’économie mondiale.
Alors, plutôt que d’artificialiser 20 hectares de zones agricoles dont nous aurons encore plus besoin
demain pour assurer notre indépendance alimentaire, plutôt que d’engager des investissements dans
l’illusion d’attirer des entreprises dans une période de récession, nous vous demandons de faire le choix
d’arrêter, sinon de surseoir au projet de Nareoux alors qu’il est encore temps.

• Préférons la revitalisation des cœur de ville, préservons les espaces verts en périphérie, afin d’améliorer
  notre cadre de vie et notre bien être et de lutter contre le réchauffement climatique.
• Oeuvrons pour la constitution de réserves foncières servant à de futures installations agricoles
  approvisionnant en priorité nos cantines scolaires, relais complémentaire aux productions agricoles locales
  ;
• Respectons nos engagements programmatiques, et nos plans biodiversité, orientons la décision politique
  vers un objectif de zéro artificialisation nette des sols ;
• Mesurons avec responsabilité le coût et le risque d’un tel investissement, dans une conjoncture de crise
  et de forte incertitude.

En conséquence, les élus écologistes ne voteront pas favorablement pour cette délibération.

Les élus écologistes ne s’opposent pas à un développement économique maîtrise, équilibré et durable,
basée en priorité sur la reconversion, le recyclage, le renforcement de l’existant et la promotion des
nouveaux secteurs émergents. C’est ainsi que les conditions d’une revitalisation territoriale pourra se
réaliser à l’échelle de l’agglomération, et en concertation avec les communes, un schéma économique
territorial partagé nous permettant d’appréhender, dans une réelle démarche de développement durable, la
question du devenir économique de notre territoire.

Le Groupe EELV32 au Conseil communautaire Grand Auch-Coeur de Gascogne