Elargissement : le Conseil européen doit ouvrir les négociations d’adhésion avec la Macédoine du Nord et l’Albanie

Le jeudi 24 octobre, le Parlement européen a adopté une réponse ferme à la décision de trois pays (France, Danemark et Pays-Bas) de bloquer l’ouverture des négociations d’adhésion à l’UE avec la Macédoine du Nord et l’Albanie lors du Conseil européen de la semaine dernière. Réaction de Salima YENBOU.

Réaction de Salima YENBOU, membre de la Commission des Affaires étrangères :

« La question de l’intégration de la Macédoine du Nord et l’Albanie dans l’Union européenne ne date pas d’hier. Depuis 2003, les États membres de l’UE n’ont cessé d’envoyer des signaux positifs face aux efforts engagés par ces deux pays pour rencontrer les critères objectifs que nous leur avions fixés : c’est bien cette perspective d’intégration qui a permis la stabilisation des Balkans occidentaux et d’empêcher ainsi de nouveaux conflits à nos portes. En mai 2017 encore, l’unanimité prévalait et il est important de rappeler que nos promesses nous engagent. Dès lors, refuser l’ouverture des négociations d’adhésion est un coup de poignard dans le dos du projet européen, un projet de paix et de prospérité partagée. 

J’entends bien les réticences de certains citoyens européens dans le contexte actuel : oui l’Europe politique est encore à construire, et les écologistes continueront à défendre une convergence sociale et fiscale mettant fin à la concurrence entre les peuples européens. Mais ouvrir les négociations n’est pas donner un blanc-seing, et surtout ne nous trompons pas : nous avons plus à perdre qu’à gagner en tournant le dos à nos voisins. Il n’y aura pas de renforcement de l’État de droit dans ces pays si nous adoptons une telle attitude, et cela n’est ni dans l’intérêt des Nord-Macédoniens, ni des Albanais, ni des Européens. Les Balkans occidentaux ont vocation à intégrer l’UE, toute position allant à l’encontre de cette idée est profondément anti-européenne. »

Salima Yenbou

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