Exercer son droit parlementaire : visite inopinée du centre de rétention administratif de Vincennes.
Le vendredi 1er septembre, en délégation restreinte de parlementaires écologistes, accompagnés par les journalistes du Parisien et de Radio France, nous avons exercé notre droit de visite des lieux de privation de liberté. À l’issue de la visite du CRA de Vincennes, c’est un constat bien attristant que nous avons pu dresser.
En traversant les couloirs, conduits par des policiers, nous sommes interpellés par de nombreux retenus qui nous racontent leur situation, et nous livrent leurs inquiétudes dans l’attente du jugement qui fixera leur avenir sur le territoire national. Les hommes qui se confient nous font également part des difficultés inhérentes au centre de rétention. Violence, prise en charge médicale très lente ou inadaptée, l’attente d’un jugement qui ne vient pas, sont plus que récurrentes dans les témoignages qui affluent. Le personnel pénitentiaire, lui, propose un contre-discours.
Le CRA, c’est une infirmière la nuit et deux ou trois le jours pour deux cent retenus ; pas de psychologue, de dentiste ni aucun autre spécialiste sur place. La prise de rendez-vous chez les spécialistes s’organise hors les murs, dans un contexte médical sous tension, ce qui explique le nombre de retenus s’épanchant sur leurs douleurs. Lorsque nous interrogeons sur les statistiques inquiétantes de tentatives de suicides en France en CRA, l’administration préfère parler “d’appels à l’aide” plus que de tentatives à proprement parler.
Depuis le début de l’année, l’ASSFAM a recensé 29 plaintes pour violences, ou injures à caractère raciste, par personnes dépositaires de l’autorité publique à Vincennes.
Au regard des conditions observées et des retours des associations dédiées à ces questions, l’augmentation de la durée moyenne de rétention, passée de 12 jours à 35 en quelques années, représente un réel calvaire pour les retenus. D’autant plus que la CIMADE ne cesse d’alerter : trop de décisions de placement en rétention sont prises sans discernement.
La presse revient plus en détails sur cette visite :