Hommage à Henri Leclerc, avocat militant et grande voix humaniste

Les Écologistes adressent leurs sincères condoléances à la famille, aux proches d’Henri Leclerc, ainsi qu’au Barreau français, suite à sa disparition samedi 31 août dernier. Nous avons une pensée particulière pour la LDH, dont il a été Président puis Président d’honneur.

Nous rendons hommage à « l’avocat militant », à l’inlassable défenseur des libertés publiques et des droits de l’homme. Il intervenait dans le débat public pour dénoncer les dérives sécuritaires, notamment les conditions de détention dans les prisons de haute sécurité, ou encore les dérives de la législation anti-terroriste. Il alertait mais suggérait aussi des réformes.

Il a défendu tant de causes, tant de femmes et d’hommes, avec toujours la même ferveur et la même éloquence, et ce pendant 65 ans. Il disait avoir « aimé les mineurs » qu’il avait défendus suite à des accidents du travail, « si dignes, si fiers de leur métier effroyable, si proche de leurs morts, tombés en quelque sorte au champ d’honneur ».

Nous rendons hommage à celui dont les discours « pré-écologistes » selon ses propres termes, démontraient son attachement viscéral à la terre, la mer, la nature.

Il a été le défenseur des marins-pêcheurs bretons suite au naufrage de l’Amoco Cadiz et à la désastreuse marée noire en 1978; il a défendu nombre de paysannes et paysans, déplorant il y a plusieurs décennies déjà leur précarisation et leur disparition progressive. Il pouvait évoquer lors d’une plaidoirie « ce bois des Échelles qui surplombe la voie ferrée dans [son] village limousin et dont les châtaigniers clairs, les hêtres à l’écorce lisse, les chênes massifs et les blancs bouleaux sont systématiquement remplacés par la marée noire des épicéas, plus rapidement rentables ». Il avait créé une section environnement à la LDH.

Nous rendons hommage à l’humaniste dont l’esprit éclairé et clairvoyant et la voix puissante nous manqueront et nous guideront longtemps. Il a sans cesse lutté contre « l’arbitraire qui menace les libertés, l’intolérance qui détruit la fraternité, le racisme qui nie l’égalité, et l’individualisme qui tue le citoyen ».

Nous rendons hommage à celui qui, en cette période trouble, nous fait croire encore au matin. 

Sophie Bussière et Aminata Niakaté, porte-paroles nationales

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