Intervention EELV 32Conseil municipal du 04/11/24
M. le Maire, chers collègues,
Une nouvelle fois, nous sommes amenés à débattre des orientations budgétaires au sein de notre
collectivité avec l’idée d’assurer l’indispensable continuité de nos investissements et de poursuivre les
nécessaires transitions : économique, résidentielle, démographique, énergétique, écologique, sociétale et
sociale… pour adapter notre territoire aux risques et au dérèglement climatique, et consolider notre
objectif affirmé du « Mieux vivre à Auch ».
Ce débat stratégique prend une dimension supplémentaire cette année au vu du contexte financier imposé
par l’Etat aux Collectivités territoriales (CT). Déjà privées d’une part significative d’autonomie
financière, les CT sont intimées à présent à participer au financement de la dette de l’État, creusée par les
précédents gouvernements, les administrations publiques locales (APUL) devant subir une ponction
financière annoncée à hauteur de 5 milliards d’euros dès 2025. Ce sont indéniablement des ressources en
moins (principalement en provenance de nos partenaires Région et Département) pour financer nos projets
locaux d’adaptation et d’aménagement de nos lieux d’activité et de vie.
Paradoxalement, ce coup de rabot appliqué à nos recettes va à l’encontre des engagements pris par l’État
en matière d’accompagnement de proximité à la transition, avec le risque d’une fragilisation croissante de
nos écosystèmes et une paupérisation croissante des populations, voire même l’exclusion des plus
démunis.
Si l’équation budgétaire était auparavant ardue, elle devient de plus en plus contraignante. Pour autant, la
baisse des ressources financières (alors même que certaines dépenses contraintes progressent) ne doit pas
nous orienter vers l’inaction climatique et les transitions environnementales. La discussion doit clairement
porter sur les priorités à établir au niveau de la dépense publique, et en particulier en matière
d’investissements qui préparent à l’avenir.
A notre niveau, nous avons déjà entamé un certain nombre de réalisations en ce sens ; sans être exhaustif :
actions en faveur de la biodiversité et création d’îlots de fraîcheur, isolation des bâtiments publics,
rénovation des quartiers du Garros et Espagne, plan guide mobilité, production locale d’énergie…
Si toutes ces actions poursuivent le même but d’une amélioration du cadre de vie, elles ne répondent pas
toutes avec le même degré de pertinence à l’urgence climatique. A titre d’exemple, investir massivement
et encourager la production locale d’énergie renouvelable est : bon pour la planète, bon pour notre porte
monnaie, un outil d’affirmation de notre souveraineté et d’indépendance énergétique. Cela permet
d’impliquer les citoyens dans les affaires de la cité, de favoriser l’émergence de nouvelles formes de
gouvernance, de sécuriser nos approvisionnements en énergie…
La tragédie des inondations autour de Valence en Espagne nous rappelle cruellement qu’il ne faut pas
négliger les conséquences, parfois dramatiques, induites par le changement climatique, et nous invite à
nous y préparer. Il faut donc ré-interroger nos choix politiques à l’aune de la menace climatique qui
devient chaque jour plus certaine, risquée et coûteuse, avec une traduction plus significative lors de la
répartition de nos investissements.
Les élus Ecologistes