Israël-Palestine : le Parlement européen demande une pause humanitaire
L’horrible attaque terroriste perpetrée par le Hamas samedi 7 octobre dernier, l’escalade de la violence qui a suivi dans la région et la mise en danger de centaines de milliers de civils innocents appellent à la réaction de l’Union européenne pour demander un cessez-le feu immédiat et inconditionnel. Il est du devoir des institutions européennes de défendre et promouvoir la paix, le respect du droit international et la sécurité des populations civiles.
Suite à l’attaque terroriste terrible perpétrée par le Hamas et le Jihad islamique en Palestine contre la population civile israélienne le samedi 7 octobre dernier, le groupe des Verts/ALE a condamné fermement ces actes de terreur, a exprimé son soutien à l’Etat d’Israël et à sa population et a demandé la libération immédiate et inconditonnnelle des hotages innocents.
La riposte en suivant d’Israël par le bombardement et le blocus total de Gaza a entraîné une grave détérioriation de la situation humanitaire, l’accès à l’électricité, à l’eau, au gaz et à la nourriture ayant été coupés, comme l’accès au territoire impossible pour les ONG humanitaires. Les verts/ALE reconnaissent le droit à la défense d’Israël, reconnu par le droit international, mais la disproportion de la violence des représailles notamment sur la population civile gazaouie innocente doit être condamnée fermement et sans faille.
Dans une escalade de la violence démesurée et sans précédent, le nombre déplorable de victimes innocentes ne cesse d’augmenter des deux côtés chaque jour, au détriment du respect du droit international humanitaire et surtout des populations civiles palestiniennes et israéliennes.
Le Parlement européen appelle à une pause humanitaire, et au respect du droit humanitaire et du droit international
Ainsi, dans une résolution commune, malgré un titre imposé par la droite majoritaire qui occulte les préoccupations actuelles sur la situation humanitaire dans la région, les Verts/ALE défendent une position forte: Un cessez-le-feu immédiat et un retour sans conditions à la paix durable. Cela doit passer par une condamnation sans faille des actes terroristes du Hamas, du Jihad islamique en Palestine et du Hezbollah contre les civils israëliens, une libération immédiate et sans conditions des hotages par le Hamas, une condamnation des ripostes disproportionnées de la part d’Israël contre des populations civiles, un respect du droit humanitaire sans faille et une hausse de l’aide humanitaire à la population palestinienne.
Les écologistes soutiennent la résolution du Parlement européen qui demande notamment une pause humanitaire. Toutefois le texte adopté par le Parlement comporte plusieurs grandes lacunes, malgré la mobilisation des écologistes pour l’améliorer, notamment sur la reconnaissance des violations humanitaires commises par les forces armées israéliennes à l’encontre de la population palestinienne.
L’Union européenne doit être à la hauteur – ses dirigeants le sont-ils?
L’Union européenne doit être unie dans la promotion de la paix durable et les dissensions politiques ne doivent pas desservir cet objectif commun.
C’est ce qu’a rappelé le Député européen, Mounir Satouri, lors du débat en présence du Conseil et de la Commission sur “les attaques terroristes abjectes du Hamas contre Israël, le droit d’Israël à se défendre conformément au droit humanitaire et international et la situation humanitaire à Gaza » :
« Avec fermeté et sans faille, je condamne les attaques terroristes du Hamas, et j’en veux, à gauche, à ceux qui ne le font pas parce qu’ils permettent à ceux, à droite, qu’ils ne condamnent pas la réponse disproporitionnée d’Israël.«
« Ne faites pas de cette situation une guerre de civilisation entre Israël, l’Occident et musulmans. C’est ce qu’attendent les terroristes : de généraliser la guerre partout.«
« Nous nous sommes construits sur un idéal de paix. Nous devons porter ce message et on ne le fait pas. L’Europe n’est pas à la hauteur. Elle n’est pas audible. Le monde se dégrade sans que nous ayons la moindre influence. »
Les actions isolées et impromptues de certains des représentants des institutions européennes mettent à mal la crédibilité de l’Union européenne dans un contexte où elle doit se montrer unie pour agir.
Coup de force manqué d’Olivér Várhelyi contre les règles institutionnelles: appel de Mounir Satouri à sa démission
C’est pourquoi de nombreux députés européens, emboîtant le pas de Mounir Satouri, se sont indignés de l’annonce unilatérale par le Commissaire européen Olivér Várhelyi de la suspension immédiate des versements des fonds européens prévus pour la Palestine, le 9 octobre dernier.
Pour Mounir Satouri,
« cette annonce soudaine a été faite sans consultation du Conseil, ni même du collège des Commissaires et ce, sur Twitter. C’est une faute politique et institutionnelle qui discrédite gravement l’Union Européenne, pile au moment où on a besoin qu’elle agisse. il n’est pas acceptable de laisser entendre que l’UE financerait le terrorisme alors que les fonds accordés à la Palestine, via les Nations Unies (UNRWA) ou l’Autorité Palestinienne sont parmi les plus scrutés. En les remettant en cause, cette faute met aussi en danger les équipes de l’UE dans cette région. »
En conséquence, le député européen Mounir Satouri, soutenu par des députés européens des groupes Verts/ALE, S&D, The Left, Renew et PPE, ont adressé une lettre ouverte à la présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen pour demander la démission de M.Várhelyi.
CP – Lettre de demande de démission du Commissaire européen Oliver Varhelyi
La Présidente de la Commission en visite en Israël sans mandat
Il est aussi regrettable que, le 13 octobre dernier, la Présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen se soit rendue en Israël, sans aucun mandat du Conseil européen. Elle y a exprimé son plein soutien au peuple d’Israël sans mentionner aucune pensée aux civils de la bande de Gaza.
Cela pose deux problèmes majeurs rappelés dans le Nouvel Obs le 19 Octobre par Mounir Satouri.
Ce n’est pas la première fois que la Présidente de la Commission dépasse le cadre de ses fonctions et outrepasse le dialogue interinstitutionnel.
Comme le rappelle Mounir Satouri,
« Sur d’autres sujets, comme l’accord migration avec la Tunisie, l’alliance droitière qui se permet d’inventer une team Europe est du même acabit. Il existe pourtant le cadre des accords d’association qui permet de construire des partenariats avec notre voisinage dans le respect de leurs intérêts propres comme de ceux de l’UE et de ses valeurs. »
Par ailleurs, « cette attitude » d’Ursula Von Der Leyen en Israël est une atteinte dangereuse à la crédibilité de l’Europe sur la scène politique, qui « reflète également une dérive croissante de la droite européenne ».
L’Union européenne doit être à la hauteur et le respect du fonctionnement démocratique des institutions par ses dirigeants ne devrait pas être une préoccupation dans un contexte où l’on a besoin qu’elle agisse.