JOP d’hiver 2030 dans les Alpes : attention au hors-piste écologique !
La candidature des « Alpes françaises » aux JOP 2030 est un déni de démocratie, au détriment de l’environnement mais au service des ambitions de Laurent Wauquiez et de Renaud Muselier.
Le Comité International Olympique a engagé le 29 novembre un « dialogue privilégié » avec les représentants de la candidature portée par les régions AURA et PACA pour l’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques d’hiver 2030.
Cette candidature est seule en lice : celles de la Suisse et de la Suède ont été écartées essentiellement parce qu’elles auraient été soumises à des consultations des citoyen·nes. Ce simple fait en dit long sur les critères du CIO pour faire survivre cet évènement au modèle contestable et de plus en plus contesté.
L’organisation des JOP ne serait acceptable qu’avec une validation démocratique, en respectant des conditions sociales, climatiques et environnementales strictes, en garantissant leur compatibilité avec la préservation absolue des sites et de la biodiversité et en respectant les limites planétaires.
Sans le respect de ces conditions, ces JOP 2030 seront socialement inacceptables et incompatibles avec les enjeux climatiques et environnementaux de notre temps, et les Écologistes – EELV s’opposeront à leur organisation.
A l’instar de nombreux élu·es de ces territoires, les écologistes ne sont pas dupes du « greenwashing » entrepris par les présidents des Régions AURA et PACA. Comment osent-ils nous vendre des JOP « vertueux » alors que le premier veut se mettre en marge de la loi sur le ZAN (zéro artificialisation nette) et que les deux sont d’ardents défenseurs des retenues collinaires et des canons à neige artificielle, des techniques qui invitent à la privatisation de nos montagnes tout en aggravant leur fragilité ?
A ce jour, aucun chiffrage sérieux, aucun élément technique et organisationnel précis n’a été fourni aux élu·es et aux citoyen·nes : nul ne sait, pas plus le grand public que les porteurs du projet, sur quoi repose cette promesse de « JOP durables ».
Cette candidature des Alpes françaises ne peut se concevoir qu’en s’appuyant sur les infrastructures existantes, plutôt que d’équiper à chaque fois de nouveaux sites et de facto, générer des pollutions supplémentaires. Les annonces de Christian Estrosi, Maire de Nice, de construire une nouvelle patinoire, nous semblent ainsi aller à contre-courant de ce principe de bon sens.
La phase finale de la préparation des JOP 2024 de Paris nous invite à être particulièrement prudents tant les annonces problématiques se succèdent sans cesse.
En l’état, Les Écologistes – EELV, formation politique responsable et consciente des enjeux environnementaux, sociaux et budgétaires d’une telle organisation, considèrent que le soutien à cette candidature aux JOP 2030 est prématuré.
En tout état de cause, le projet des JOP alpins 2030 doit être soumis à un référendum citoyen avant toute validation par les collectivités concernées et par le gouvernement français.
Les enjeux autour de ce type d’événement sont colossaux et cela ne peut se faire sans un débat contradictoire, une information réelle des citoyen·nes et une validation formelle de leur part. Il ne peut être uniquement le projet de responsables d’exécutifs régionaux à la recherche de notoriété et de grands événements associés à leur nom.
Aminata Niakaté et Sophie Bussière, porte-paroles
La Commission sports, loisirs et tourisme d’EELV