La Chapelle-Darblay : l’inaction coupable du Gouvernement
La fermeture de l’usine de papiers recyclés de la « Chapelle-Darblay » à Grand-Couronne pourrait entraîner le licenciement des 230 salariés et priverait notre pays d’un site industriel stratégique pour le recyclage : l’État doit agir pour sauver les moyens de production.
Le 15 juin, le groupe finlandais UPM engagera la procédure de fermeture de l’usine de papiers recyclés de la « Chapelle-Darblay » à Grand-Couronne. Le Plan de Sauvegarde de l’emploi (PSE), engagé faute de repreneur, pourrait entraîner le licenciement des 230 salariés et priverait notre pays d’un site industriel stratégique qui fournit 50 % des besoins de papiers recyclés en France (250.000 tonnes par an).
Le fait qu’aucun repreneur n’ai fait d’offre ne justifie pas l’inaction du Gouvernement face au risque de déstabilisation de toute une filière qui contribue à préserver notre environnement.
Si l’activité du papier journal est mondialement en déclin les salariés ont démontré, lors d’une visite de soutien de Philippe Martinez de la CGT et des écologistes Julien Bayou et Jean Michel Bérégovoy, qu’il était possible à l’appui d’investissements, de diversifier l’activité du site vers les secteurs de papier d’hygiène et de papier carton. L’État pourrait donc se porter garant de ces investissements pour faciliter la reprise du site et assurer un avenir à la filière du papier recyclé en France.
Cela ne devrait lui poser aucune difficulté puisqu’il envisage de garantir un prêt de 5 milliards à Renault qui pourtant évoque la fermeture de trois sites industriels. Par ailleurs le président de la République et la chancelière allemande ont annoncé un plan de relance de 500 milliards d’euros en Europe avec pour objectif « [d’accroître] les investissements, notamment dans [la] transition écologique ». L’État doit prendre la main sur ce dossier de « transition écologique », il en est de notre sécurité environnementale.
Les procédures en cours doivent être suspendues, il doit apporter toutes les garanties financières aux investisseurs privés et, si nécessaire, nationaliser temporairement le site pour éviter la destruction des moyens de production. L’État doit agir et vite, le propriétaire, le groupe finlandais UPM ayant démontré par le passé qu’il préférait fermer ses sites et détruire ses moyens de production plutôt que de laisser un concurrent s’en emparer.
Emmanuel Macron avait déclaré en 2017 « make our planet great again » Chiche ?
David Cormand,
député européen,
rapporteur sur le marché unique durable