L’abattoir d’Auch, pour un abattoir au service de l’ensemble de notre filière viande et des circuits locaux.

Comme nous l’avions évoqué le 15 décembre, la proximité entre le lieu d’élevage et celui d’abattage est indispensable pour le maintien des élevages à taille humaine, la valorisation de notre production de viande locale et biensûr, l’emploi dans l’ensemble de la filière sur notre territoire.
Cela répond également à la demande croissante du développement des circuits courts et des labels de qualités des consommateurs.
Pour nous, la question du maintien de l’abattoir d’Auch n’est donc pas à remettre en question. C’est la question du modèle d’abattoir et de ses administrateurs.
Le modèle industriel d’Arcadie Sud-Ouest se caractérise par de très grosses capacités d’abattage, venant parfois de l’étranger et faisant appel à de grosses aides publiques ici et ailleurs.
Le groupe connait d’énormes difficultés financières sur ses sites dont celui d’Auch, il est question de fermeture ici comme ailleurs. Il a besoin de se recapitaliser et fait appel à la puissance publique.
Pour le site d’Auch, on nous annonce dans la presse un investissement public total de 3 millions d’euros, comprenant l’achat du site par l’agglomération et les travaux de modernisation qui seraient couverts par d’autres collectivités.
L’engagement public est considérable mais qu’en est-il de la volonté des actionnaires d’Arcadie Sud-Ouest ? S’engageront-ils à long terme ?
En cas de défaillance, des compensations pourraient-elles être exigées ?
Sans les approvisionnements d’Arcadie, le site sera-t-il viable ?
Dès lors qu’elle ne serait plus propriétaire du site, à qui incombera l’obligation de dépollution ?
Quels engagements « d’autres collectivités » avons-nous formellement reçu avant de nous engager ce soir ?
Pour ce qui concerne le nouveau projet de rénovation permettra-t-il de répondre aux besoins de l’ensemble de nos éleveurs locaux ? Les tarifs seront-ils attractifs pour tous les petits éleveurs ? Sera-t-il adapté aux différents systèmes de production, bio, label, certifié ?
Pour nous, élues d’EELV, d’évidence, l’outil doit être redimensionné et adapté au besoin d’abattage présent sur le territoire en priorité. Il doit être au service de l’ensemble des filières élevages et à ses différents systèmes de production. Il doit permettre des emplois pérennes, approvisionner les circuits de proximité et favoriser la vitalité économique du territoire. La puissance publique jouerait là pleinement son rôle comme pour les abattoirs de Saint-Girons, Bagnères de Bigorre, Condom…
Nous comprenons la volonté de nos collègues de vouloir soutenir l’emploi et nous la partageons. Toutefois la stratégie d’Arcadie et son actualité nous semblent trop douteuses à long terme, nous exprimons donc des réserves compte tenu des fonds publics à engager sur l’ensemble du projet, trop d’incertitudes apparaissent sur ce dossier, c’est pourquoi nous nous abstiendrons.

Nadia Baïtiche-Moine pour le Groupe EELV au Conseil communautaire du Grand Auch du 26/02/2015

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