Le Parlement européen adopte le rapport de Caroline Roose sur l’Accord de Pêche UE-Seychelles
Jeudi 12 novembre, le Parlement européen a adopté un rapport sur l‘Accord de Partenariat sur la Pêche Durable entre l‘Union européenne et les Seychelles, rapport pour lequel Caroline Roose était rapportrice.
L’accord de pêche le plus important dans l’Océan Indien
L’accord définit les règles gouvernant l’accès des navires de pêche de l’Union aux eaux seychelloises. En échange de droits de pêche pour les navires thoniers européens, l’Union européenne apporte aux Seychelles un soutien financier (5,3 Millions d‘euros par an) et un soutien technique. Du point de vue financier, l’accord entre l’UE et les Seychelles représente le cinquième plus important accord de pêche de l’UE en vigueur et le plus important dans l’océan Indien.
Cet accord prend la suite d‘un précédent accord signé en 2007 et d‘un précédent protocole signé en 2013. Le nouvel accord présente de nombreuses avancées positives. L‘accord devrait améliorer le contrôle des pêches et la lutte contre la pêche INN (illicite, non déclarée et non réglementée). Il va renforcer la coopération scientifique et la collecte des données. En matière de transparence, nous sommes particulièrement satisfaits de l‘engagement du gouvernement des Seychelles de publier les accords de pêche qu’il signe avec d‘autres états.
Mieux prendre en compte les pêcheurs locaux
Une des spécificités cet accord est que le secteur de la pêche aux Seychelles, y compris la pêche artisanale, pêche aussi le thon. Les navires européens sont donc en concurrence directe avec les pêcheurs locaux. Dans le rapport adopté jeudi, le Parlement demande l’intégration systématique des pêcheurs locaux dans la mise en œuvre et les négociations sur l’accord de pêche.
Par ailleurs, le rapport demande à ce que l’appui sectoriel soit plus ciblé pour bénéficier au développement durable du secteur local de la pêche, en particulier la pêche artisanale. Les pêcheurs locaux et des journalistes français ont en effet montré qu’une partie de l’argent censé servir à la pêche locale a servi à financer un nouveau quai, de plusieurs millions d‘Euros, qui sert uniquement à la pêche industrielle européenne. La pêche artisanale locale ne peut pas y accéder.
Le thon albacore toujours en danger
Les pêcheurs locaux, les scientifiques et les ONG ont notamment alerté sur le fait que l‘effort de pêche est trop important dans la région et que le thon albacore est dans un état critique. Caroline Roose déplore le fait que plus de navires seront autorisés à pêcher dans le cadre du protocole. Le rapport demande à ce que les mesures recommandées par les scientifiques pour protéger le thon albacore soient pleinement et rapidement mises en œuvre.
Le rapport demande aussi une évaluation détaillée des conséquences de l’accord de pêche sur les économies locales sur le plan de l’emploi, du développement des infrastructures et des conditions sociales et de travail. Il demande enfin une baisse rapide et significative de l’utilisation de DCP (dispositifs de concentration de poisson), une technique de pêche dénoncée pour son impact sur les populations de poissons.