Le Parlement européen dénonce la répression en Égypte à l’approche des présidentielles  

Press release in English below

En Égypte, le Président Abdelfattah Al Sissi organise une présidentielle à sa mesure, en exerçant un contrôle absolu sur qui se présente face à lui, et en surveillant ses opposants désignés.

Alors que le Président, au pouvoir depuis neuf ans, brigue un troisième mandat aux élections présidentielles de Décembre, la répression des citoyens égyptiens qui luttent pour la démocratie et l’État de droit continue.

Des dissidents sont mis sous surveillance, notamment le seul candidat à la présidentielle autorisé jusqu’ici, Ahmed Tantawi et les près de 80 membres de sa campagne qui ont été arrêtés ces dernières semaines. Des dizaines de milliers de prisonniers politiques sont enfermés et beaucoup subissent la torture du régime « systématiquement » d’après des groupes d’ONG internationales et égyptiennes.

Press release in English 

Strasbourg, October 5, 2023

Egypt: European Parliament calls for release of aspiring presidential candidate Hisham Kassem

The European Parliament today adopted an emergency resolution on the conviction of aspiring Egyptian presidential candidate Hisham Kassem in a politically-motivated trial. The resolution, obtained by Mounir Satouri, the European Parliament’s Standing Rapporteur on Egypt, serves as a reminder of the reality of the Egyptian regime.

A presidential election marked by repression

Hisham Kassem, leader of the Egyptian liberal movement, was sentenced to 6 months in prison on September 16. His appeal is scheduled to take place on October 7.

For Mounir Satouri:

« This politically motivated trial prevents Mr. Kassem from taking part in the presidential elections scheduled for December. We therefore call for his immediate release.

Ahmed El Tantawy, the only candidate currently standing against President Al Sisi, is also under surveillance. 73 members of his campaign have also been arrested.

The national human rights strategy is lacking results

« For over a year now, the Egyptian government has been promising progress. The national human rights strategy and national dialogue have not led to any concrete results. While we welcome the release of Patrick Zaky and a few others, let’s be honest: there are far more arbitrary arrests than releases. Torture continues, as do prison abuses and surveillance ».

Concerns about EU-Egypt relations

« A migration agreement with Egypt, similar to the current fiasco with Tunisia, is reportedly in the Commission’s plans. This is unacceptable, especially in view of this resolution: the European Union must not give any direct budgetary support to repressive regimes. Furthermore, the European Union should no longer remain silent when one of its so-called strategic partners governs a large country like Egypt through fear and famine.

It’s high time for member states – and here I’m thinking above all of France – to stop exporting arms and cyber-surveillance equipment to Egypt. Let’s stop sacrificing our values – and even the freedom of our own media, as we saw with the case of Ariane Lavrilleux – to satisfy an Egyptian regime that refuses any real democratic opening. »


Press release in Arabic

Press release in Arabic

Le Parlement européen appelle à la libération immédiate du candidat potentiel Hisham Kassem

Le Parlement européen a dénonçé aujourd’hui dans une résolution d’urgence sur les droits humains la condamnation de Hisham Kassem, journaliste, éditeur et chef de file de l’opposition libérale. Condamné le 16 septembre dernier à six mois de prison sur motifs fallacieux, le secrétaire général du Courant libre est  en rétention et attend l’appel de son procès prévu ce samedi 7 octobre.

Mounir Satouri, rapporteur permanent du Parlement européen sur l’Égypte a obtenu, grâce à une coalition progressiste, une résolution sur la condamnation de Hisham Kassem et dénonçant les atteintes graves aux droits humains plus généralement en Égypte.

Par cette résolution, le Parlement européen demande la libération immédiate d’Hisham Kassem, mais aussi que le régime européen de sanctions pour atteintes aux droits humains, qui vise des individus responsables de violations, soit mis en action et que l’Union européenne promeuvent la création d’un mécanisme de suivi des violations des droits humains en Égypte à l’ONU. 

Pour Mounir Satouri

« Il est très regrettable que le gouvernement égyptien use de la stratégie nationale sur les droits humains et du » dialogue national » comme outils de communication sans progrès tangible. En témoigne l’arrestation le 23 août dernier du père de Ahmed Gamal Ziada, défenseur des droits humains égyptien, rédacteur en chef et journaliste qui avait notamment critiqué les atteintes aux libertés et droits des citoyens et journalistes égyptiens. »

Tout cela s’inscrit dans un contexte où le pacte migratoire passé entre l’UE et la Tunisie pourrait bientôt être transposé à l’Égypte.

« On nous laisse entendre qu’un tel pacte pourrait aussi être conclu avec l’Égypte. C’est absolument innaceptable, et cette résolution vient l’appuyer: nous ne devons pas soutenir budgétairement des régimes qui sont fermés à toute ouverture démocratique. C’est contraire à nos principes et à nos intérêts. Le pacte avec la Tunisie est d’ailleurs déjà un fiasco car il place dans les mains d’un autocrate les leviers de chantage de la forteresse Europe »

La France, complice de violations des droits humains en Égypte

Le gouvernement français entretient des relations particulièrement proches avec le régime d’Al Sisi. Emmanuel Macron a même délivré la Légion d’honneur au Président Al Sisi. Ventes d’armes et coopération militaire sont des aspects particulièrement problématiques de la relation, comme l’ont démontré les investigations menées par le média Dislose, dont les écologistes se sont fait échos pour demander des comptes au gouvernement.

Dernièrement, le gouvernement français en est arrivé à de nouvelles extrémités pour protéger cette relation problématique de la lumière des médias, en mettant en garde-à-vue et en perquisitionnant le domicile de la journaliste Ariane Lavrilleux.

Cette journaliste du média Disclose avait notamment enquêté sur l’opération militaire française Sirli en Egypte, et le détournement de cette aide logistique militaire française par le régime d’Al Sisi pour abattre de simple contrebandiers. 

Aussi sur ce sujet

En 2022, le Parlement européen dénonçait déjà la répression en Egypte après une COP27 sous tension dans une résolution sur les droits humains en Egypte.

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Communiqué de presse en français

Strasbourg, le 5 octobre 2023

Égypte : le Parlement européen appelle à la libération du candidat présidentiel potentiel Hisham Kassem

Le Parlement européen a adopté aujourd’hui une résolution d’urgence sur la condamnation du candidat potentiel à la présidentielle égyptienne Hisham Kassem, dans un procès aux motivations politiques. Une résolution obtenue par Mounir Satouri, Rapporteur permanent du Parlement européen sur l’Égypte, et qui vient rappeler la réalité du régime égyptien.


Une présidentielle placée sous le signe de la répression

Hisham Kassem, chef de file du mouvement libéral égyptien, a été condamné à 6 mois de prison le 16 Septembre dernier. Son procès en appel aura lieu le 7 octobre.

Pour Mounir Satouri: 

“Ce procès motivé politiquement empêche Monsieur Kassem de prendre part aux élections présidentielles avancées en Décembre. Nous demandons donc sa libération immédiate.”

Ahmed El Tantawy, le seul candidat en lice pour l’instant face au Président Al Sisi est aussi surveillé. 73 membres de sa campagne ont été également arrêtés.

Une stratégie nationale des droits humains sans effet

“Depuis déjà plus d’un an, le gouvernement égyptien promet des progrès. Stratégie nationale des droits humains et dialogue national n’ont conduit à aucun résultat concret. Si nous saluons la libération de Patrick Zaky et quelques autres, restons honnêtes: il y a bien plus d’arrestations arbitraires que de libérations. La torture continue, les maltraitances carcérarles et la surveillance aussi”. 

Inquiétudes sur les relations UE-Égypte

“Un accord migratoire avec l’Égypte, similaire au fiasco actuel avec la Tunisie, serait dans la ligne de mire de la Commission. C’est inacceptable, notamment au vu de cette résolution: l’Union européenne ne doit donner aucun soutien budgétaire direct à des régimes répressifs. Par ailleurs, l’Union européenne ne devrait plus rester muette lorsqu’un de ces partenaires dit stratégique gouverne un grand pays comme l’Égypte par la peur et la famine. 

Il est grand temps que les États membres, et je pense ici surtout à la France, cessent d’exporter des armes et du matériel de cybersurveillance à l’Égypte. Cessons de sacrifier nos valeurs – et même la liberté de nos propres médias, on l’a vu avec le cas d’Ariane Lavrilleux – pour satisfaire un régime égyptien qui refuse toute ouverture démocratique réelle.”

Contact presse : marion.jeune@europarl.europa.eu

Mounir Satouri

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