L’erreur de la re-nucléarisation : Macron prône la dissuasion plutôt que le désarmement de l’UE

Le Président de la République française nous a livré ce jour un discours sur le nucléaire et le rôle de la France dans la dissuasion. Un recul important pour la lutte contre la nucléarisation du monde. 

Alors que les traités de lutte contre la prolifération nucléaire (TIAN, TNP, INF, New Start) sont aujourd’hui mis en danger par les retraits successifs des grandes puissances comme la Russie et les Etats-Unis, la France est à un tournant décisif : porter l’Europe vers un moins-nucléaire et poursuivre le travail de réduction de l’arsenal nucléaire ou renouveler son propre arsenal vieillissant et participer, de ce fait, à la re-nucléarisation du monde. C’est malheureusement cette deuxième option – renforcée même par un appel du pied à l’Europe – que M. Macron a choisie, renforçant le rôle de la France dans la promotion mondiale de la force atomique…

 

Pour Mounir Satouri, eurodéputé EELV, membre de la Sous-commission Sécurité/Défense :

“D’autres solutions étaient possibles. A l’heure où le droit international recule pour encadrer les armes nucléaires, Macron n’endosse pas l’habit d’un leader pour la paix. J’invite les États membres de l’UE à ne pas le suivre dans la voie d’une Europe nucléaire. Avec cette annonce, M. Macron fait à l’Europe une proposition empoisonnée d’entrer dans une phase nocive, à la suite de ce que fait M. Trump quand nous avons dramatiquement besoin d’une opposition constructive, diplomatique qui permette de relancer le désarmement.

La France est regardée et le spectacle est déplorable. Avec un tel discours, M. Macron se fait le chantre de la re-nucléarisation du monde, donne le feu vert dangereux à d’autres puissances qui souhaitent acquérir l’arme nucléaire, comme l’Iran et la Corée du Nord, et enterre des années de responsabilisation mondiale sur le sujet. En préemptant les discussions prévues en avril à New York, il casse les espoirs d’une réduction des armes atomiques et nie le pouvoir du multilatéralisme.

Mounir Satouri

 

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