Les services du Parlement européen répondent aux eurodéputé.es Caroline Roose et Mounir Satouri au sujet de produits issus du travail forcé retrouvés dans les cantines du Parlement européen

Une enquête menée par The Outlaw Ocean Project a révélé l’existence de cas de travail forcés de Nord-Coréennes dans des industries chinoises de transformation de produits de la mer. Non seulement des produits issus de la mer issus d’esclavage moderne se retrouvent dans les rayons de nos supermarchés européens mais en plus le Groupe Compass et Sysco France sont tous deux cités dans l’enquête, alors que ce sont des fournisseurs du Parlement européen et de la Commission européenne.

Les eurodéputé·e·s Caroline Roose et Mounir Satouri ont interpellé la Commission européenne (question écrite à la CE travail forcé nord coréennes) et le Parlement européen (Lettre à la Présidente du Parlement européen), afin d’obtenir la certitude que des produits issus de travail forcé ne sont pas fournis dans les cantines du Parlement et de la Commission européenne. 

Bien qu’aucune réponse n’ait encore été fournie de la part de la Commission européenne, les services du Parlement européen ont répondu  aux eurodéputé·e·s par la lettre ci-jointe.

Alors que ces derniers affirment avoir mené l’enquête et qu’aucun lien n’ait pu être établi entre les cantines du Parlement et l’entreprise Dalian Haiqing food accusée de recourir au travail forcé de nord-coréennes, The Outlaw Ocean project a pourtant confirmé que des produits issus de l’entreprise ont été trouvés dans les assiettes du Parlement européen. Le “​​Bait-to-Plate tool” (cliquez ici) établi par the Outlaw Ocean Project démontre que Dalian Haiqing food aurait délivré ses produits aux cantines du Parlement européen grâce à un autre fournisseur : le groupe Mowi. 

Mounir Satouri et Caroline Roose réitèrent leur entière condamnation du recours au travail forcé de Nord-Coréennes dans ces usines chinoises de transformation des produits de la mer. Par ailleurs, entre-temps, les écologistes se sont battu·e·s pour obtenir au niveau du Parlement européen l’adoption du Règlement interdisant le travail forcé au sein du marché européen. Ce règlement prévoit la création d’une base de données qui répertorie le travail forcé imposé par l’Etat concerné et toutes zones géographiques ou tout secteur où il y a un risque de travail forcé. Le règlement prévoit également la garantie pour les lanceurs d’alerte de la protection de leur identité car ce sont ces derniers qui permettront l’ouverture d’une enquête sur la base de leurs révélations. En effet, le règlement prévoit que sur la base d’une simple “indication raisonnable” de recours au travail forcé, une enquête pourra être conduite et mener au retrait du marché européen de tout produit issu  du travail forcé. 

L’exemple des produits de la mer issus du travail forcé de travailleurs et travailleuses Nord-Coréenn·e·s, imposé par la Chine, retrouvés dans les cantines d’Europe jusque dans les assiettes du Parlement européen et de la Commission européenne montre que cette directive était une nécessité urgente. Désormais, il ne sera plus du ressort des consommateur de devoir vérifier la chaîne de valeur très opaque des produits que nous consommons. Tout produit issu du travail forcé sera exclu ou retiré du marché européen. Cela sera possible dès que le règlement entrera en vigueur comme le groupe des Verts/ALE au Parlement européen l’avait exigé en juin 2022. Le travail des  lanceurs d’alerte comme The Outlaw Ocean project a été précieux pour aboutir à l’adoption de cette législation.

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Caroline Roose

Mounir Satouri

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