Make France atomic again ? Emmanuel Macron a choisi le lobby nucléaire, au détriment de la transition énergétique !

Rendue obligatoire par la loi de transition énergétique de 2015, la Programmation pluriannuelle de l’énergie doit préciser la trajectoire énergétique de la France au cours des cycles 2019-2023 et 2024-2028. Emmanuel Macron propose de développer 40% de renouvelables dans le mix énergétique d’ici 2030 et de ramener le nucléaire à 50% dans la production d’électricité en 2035 (au lieu de 2025 comme voté dans la Loi sur la Transition énergétique de 2015). 14 réacteurs de 900 MW seront fermés d’ici 2035 et la première fermeture commencera à l’été 2020 avec l’arrêt définitif des deux réacteurs de Fessenheim.

Réaction de Michèle RIVASIYannick JADOT, José BOVÉ et Eva JOLY :

« Le beau discours d’Emmanuel Macron sur la transition énergétique est l’arbre qui cache la forêt d’une politique énergétique qui fait le choix de continuer à s’enfermer dans l’impasse nucléaire.  Emmanuel Macron défend le nucléaire, au détriment de la sûreté, la sécurité et du portefeuille des Français. Il parle du « nouveau nucléaire », d’une « énergie d’avenir » et assure que « réduire le nucléaire, ce n’est pas renoncer au nucléaire ». Mais les centrales neuves comme les EPR ne sont pas une solution. Elles produisent une électricité bien plus chère que les énergies renouvelables, tout en ayant les mêmes inconvénients que les générations précédentes : des technologies difficiles à maîtriser (voir l’échec l’EPR de Flamanville) et une production supplémentaire de déchets radioactifs.

Alors qu’énormément de retard a déjà été pris pour réduire la part du nucléaire et que la fin de vie des réacteurs se rapproche, le gouvernement procrastine dangereusement et perd un temps précieux pour engager des transformations inévitables du système énergétique. Il faut fermer les réacteurs dès 40 ans pour minimiser le risque d’accident, la quantité de déchets radioactifs et les coûts astronomiques d’une remise à niveau des réacteurs. La fermeture de 4 à 6 réacteurs avant 2030 revient à prolonger de nombreux réacteurs au-delà de 40 ans, voire 50 ans.

A quelques jours de la COP 24, les propositions d’Emmanuel Macron ne sont pas à la hauteur des enjeux climatiques. Mettre en avant la fermeture de centrales à charbon ne suffit pas. Sans baisse significative de la part du nucléaire, les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique ne pourront jamais prendre leur place. Il faut miser avant tout sur la sobriété énergétique et mettre en place une véritable politique de rénovation des bâtiments pour mettre fin aux 7 millions de passoires énergétiques d’ici 2025. Nous devons investir massivement dans les énergies renouvelables qui sont créatrices d’emploi et de plus en plus compétitives. Le nucléaire, c’est fini !

Il est temps d’agir. Les Français en ont assez que les gouvernements successifs tergiversent sur la transition énergétique et déroulent le tapis rouge aux lobbies. Suivons les mouvements actuels : les citoyens demandent des vraies solutions d’accompagnement, les collectivités de tout bord s’engagent pour devenir des Territoires à Énergie Positive et l’Union européenne vient de reconnaître le statut de « communautés d’énergies ». Pourquoi encore s’entêter dans un modèle énergétique centralisé et obsolète ? »  

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