Mettons fin à la complicité des banques dans la criminalité financière
Les dernières révélations du Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) montrent le rôle de grandes banques internationales dans les opérations de blanchiment d’argent de la mafia, de trafiquants et de terroristes.
En évaluant plus de 2 100 « rapports d’activités suspectes » (suspicious activity reports, SAR) transmis par les banques à l’autorité de lutte anti-blanchiment américaine, le FinCEN (Financial Crimes Enforcement Network) révèle de graves manquements dans le contrôle des banques et dans la supervision nationale.
Le groupe des Verts/ALE appelle les gouvernements de l’Union européenne à cesser de bloquer la création d’une unité européenne de renseignement financier.
Les Verts/ALE ont aussi demandé que soit inscrit un débat sur ce thème lors de la prochaine session plénière, ainsi que dans le cadre de la nouvelle sous-commission sur les fraudes fiscales (FISC) dont la réunion constitutive aura lieu ce mercredi 23 septembre.
Damien Carême, eurodéputé Verts/ALE membre de la nouvelle sous-commission FISC, commente :
« Les scandales fiscaux et financiers s’enchaînent et se ressemblent : ça suffit ! Il est insupportable de voir les grandes banques s’affranchir de leurs obligations en matière de lutte contre le blanchiment d’argent. Elles sont complices de la criminalité financière organisée et doivent être sanctionnées comme telles. Ces révélations illustrent aussi les manquements des autorités nationales : la supervision et les contrôles doivent être renforcés.
Cette semaine débutent les travaux de la nouvelle sous-commission sur les fraudes financières au Parlement européen : nous demandons que les « FinCen files » soient mis à l’agenda pour faire toute la lumière sur la responsabilité des banques et des autorités nationales dans ce scandale. »
Saskia Bricmont, eurodéputée Verts/ALE chargée des questions de blanchiment d’argent pour la commission Libertés civiles, justice et affaires intérieures (LIBE), commente :
« Ces révélations doivent être un signal d’alarme ! Nous avons besoin de renforcer les moyens d’enquête et de poursuites européens pour lutter contre la criminalité financière. Les gouvernements européens ne peuvent pas continuer à rester les bras croisés alors que les banques soutiennent sciemment des activités criminelles. Les gouvernements de l’Union européenne doivent rompre le cycle du blanchiment d’argent, mettre en œuvre l’appel du Parlement européen et assurer une réelle supervision européenne. La présidence allemande doit tenir ses promesses en matière de lutte contre le blanchiment d’argent. Les prochaines propositions de la Commission européenne seront cruciales pour améliorer l’harmonisation et l’efficacité de cette supervision