One Ocean Summit : un sommet pour qui ?
Du 9 au 11 février s’est tenu le One Ocean Summit, consacré aux enjeux maritimes à Brest. Il s’est avéré être un rendez-vous en trompe-l’œil. Les annonces sont insuffisantes, eu égard à l’urgence. Pire, certaines contredisent les objectifs affichés, à l’exemple de la volonté d’exploitation « durable » des grands fonds marins, que le gouvernement français a sérieusement mis à l’agenda en 2021, dans le but d’en exploiter les métaux rares et matières critiques, particulièrement en Outre-mer. Ce serait une catastrophe pour ces espaces fragiles.
Si Emmanuel Macron a fait quelques annonces telles que la création d’un institut, le passage des TAAF en réserve naturelle nationale, le doublement des aires sous protection forte, passant de 2% à 4%, alors que notre engagement doit être de 10%, les moyens n’ont en rien été évoqués. D’autre part, il n’a pas été question des pollutions d’origine terrestre telles que celles issues de l’utilisation des pesticides qui impactent particulièrement les territoires d’Outre-mer et leur patrimoine d’exception. La biodiversité est menacée par la surexploitation des espèces vivantes et des ressources naturelles, la prolifération des espèces invasives, les pollutions, les intempéries, la montée des eaux …
Pour les Écologistes, protéger l’Océan et sa biodiversité, est une nécessité afin que celui-ci continue à « jouer notamment son rôle d’amortisseur » des effets du réchauffement climatique. Pour les Outre-mer, il nous revient de prendre une part active à la défense de son environnement, même au-delà des 200 milles. Les enjeux sont connus : défense des fonds marins contre l’exploitation et la prédation, interdiction de l’exploitation minière des minerais profonds notamment les nodules polymétalliques, protection et valorisation de la biodiversité marine (littoraux, mangroves, mers intérieures et océans) et des ressources halieutiques, lutte contre les invasions biologiques marines qui sont une composante essentielle du changement global des écosystèmes marins et côtiers au niveau mondial et lutte contre toute forme de pollution (plastique…).
Pour les écologistes, les Outre-mer ont un rôle essentiel à jouer dans l’évaluation de l’impact écologique (dégradations du plancher océanique, conséquences sur les courants et sur les écosystèmes des abysses) et dans l’approfondissement des connaissances scientifiques sur les processus de régénération dans l’environnement marin et de reconstitution à l’état initial d’un écosystème gravement endommagé.
EELV appelle à soutenir le moratoire de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature, de manière à interdire l’exploitation des fonds marins.
EELV appelle le gouvernement à s’engager sur un objectif réel de 10 % de protection forte des aires marines protégées avec des plans de gestion et des couloirs écologiques. Nous devons restaurer les zones fortement impactées par les activités humaines et soutenir les sciences océaniques.
Les enjeux maritimes sont décisifs car l’Océan planétaire, à l’origine de la vie avec sa biodiversité faunistique et floristique, se meurt. Des décisions fortes doivent être prises en faveur du vivant océanique, bien commun de l’humanité. C’est le sens de l’engagement des écologistes autour de la candidature de Yannick Jadot.
La Commission Outre-mer d’EELV
La Commission Mer et Littoral d’EELV
La Commission Biodiversité d’EELV
Alain Coulombel et Eva Sas, porte-paroles