Plan de relance : le Conseil doit entendre le Parlement européen
Aujourd’hui, le Parlement européen vient d’apporter sa réponse au compromis trouvé entre les dirigeant·e·s européen·ne·s.
Si le plan de relance est à saluer, on ne peut que regretter son ambition au rabais, la baisse de la part allouée aux subventions et l’absence de contrôle offert au Parlement européen. Surtout, ce compromis n’a été possible qu’au prix du sacrifice de valeurs fondamentales de l’Union européenne et en amputant le futur budget européen de moyens considérables, ce que le Parlement refuse catégoriquement.
Un nouvel élan est nécessaire et seul le Parlement peut l’impulser grâce à un budget véritablement européen, ambitieux, finançant des priorités clefs et faisant contrepoids aux égoïsmes nationaux. Un long combat institutionnel se prépare et le Parlement doit s’affirmer pour donner ce nouveau souffle nécessaire au projet européen.
C’est chose faite avec cette résolution, que nous avons initiée, et que l’ensemble des groupes politiques a accepté de cosigner, à l’exception de l’extrême-droite et des eurosceptiques. Le texte est clair et rejette la politique du fait accompli : les conclusions du Conseil européen sur le Cadre financier pluriannuel (CFP) ne représentent qu’un accord politique entre les chef·fe·s d’État et de gouvernement, le Parlement a encore tout son rôle à jouer !
L’ensemble du Parlement a fait siennes nos priorités pour les négociations à venir : une véritable conditionnalité en cas d’infraction au respect de l’État de droit, une réforme des ressources propres avec un calendrier juridiquement contraignant, des ressources supplémentaires pour de nombreux programmes dont les budgets ont été rabotés, une véritable méthodologie appliquée aux objectifs de financement du climat et de la biodiversité, l’élimination progressive des combustibles fossiles, l’intégration de l’égalité de genre…
Beaucoup de choses restent à concrétiser dans les promesses tenues lors du sommet. Le diable se cache dans la mise en oeuvre des détails de ce plan : il ne suffit pas de dire “deal” pour que de nouvelles ressources propres sortent le projet européen de l’ornière des égoïsmes nationaux. Nous voyons bien la volonté de certains États d’affaiblir l’idée européenne en la privant des moyens de ses ambitions. Face à eux, le Parlement doit jouer son rôle non seulement de contrôle, mais de porteur d’un nouvel élan démocratique, social et écologique.