Plan de transition pour le monde d’après

Plus que jamais, les citoyen·ne·s du monde entier comprennent que la solidarité et la coopération sont indispensables pour surmonter la crise de la COVID-19. Ensemble, nous pouvons construire un autre avenir pour l’Europe et pour le monde. Un avenir plus résilient tant sur le plan social que sur les plans économique et environnemental. La question qui se pose à chacun.e d’entre nous est : dans quel monde voulons-nous vivre demain ?

C’est pourquoi le groupe des Verts-ALE propose un plan de transition et de résilience de 5 000 milliards d’euros pour construire un avenir plus résilient, plus durable et plus juste pour l’Europe et le monde (disponible en anglais ici).

À travers ce plan, nous appelons chacune et chacun d’entre nous à nous unir pour mettre en commun l’incroyable richesse collective des ressources matérielles et intellectuelles des peuples d’Europe pour faire de cette crise sans précédent une opportunité de reconstruire le monde socialement, économiquement et environnementalement et avec plus d’ambition que jamais.

Pour rendre cela possible, nous devons agir maintenant pour que cette transition soit durable, qu’elle garantisse que nos systèmes de santé puissent continuer à faire front et que l’Europe soit en pointe dans la prévention et la gestion des catastrophes. Tout doit être fait pour donner la priorité aux intérêts des patient·e·s et des travailleurs et travailleuses en première ligne et pour assurer la disponibilité de traitements et de vaccins abordables pour toutes et tous.

L’avenir de notre planète et de ses habitant·e·s doit être au coeur de cette transition. Le fonctionnement de notre économie doit changer de manière radicale. Il n’est plus temps de récompenser les grandes entreprises qui gardent les mauvaises habitudes du passé et leurs actionnaires. Au contraire, celles qui recevront des financements publics devront s’engager à aligner leurs activités économiques sur l’objectif de limiter le réchauffement climatique à moins de 1,5 degrés. Le salaire de leur PDG devra être plafonné et aucun dividende, bonus ou rachat de titres ne devra être autorisé pendant les deux prochaines années. Les entreprises qui se soustraient à l’impôt en pratiquant le dumping fiscal ou en ayant des filiales dans des paradis fiscaux ne devront pas être subventionnées par de l’argent public.

Pour construire un avenir résilient, nous avons besoin d’une économie au service de toutes et tous et davantage en harmonie avec notre planète si fragile. Le Pacte vert (Green deal) doit être au coeur de notre stratégie de transition afin de créer des emplois de qualité et de mettre notre économie au service d’une société plus juste et plus durable. Nos dirigeant·e·s commettraient une faute et feraient preuve d’un grand manque de vision s’ils ne se saisissaient pas de l’occasion pour agir de manière décisive et collective pour construire l’Union européenne plus verte, plus résiliente, plus juste, plus stable, plus démocratique et plus égalitaire entre les genres dont nous avons besoin.

Nous appelons de nos vœux un plan d’investissements durable et massif qui mobilisera cinq mille milliards d’euros sur douze ans. Nous proposons d’apporter des changements fondamentaux sur le marché du travail, notamment l’interdiction des contrats sans précision de durée de travail hebdomadaire, la fin des travailleuses et travailleurs pauvres et la création, partout en Europe, de régimes de sécurité sociale universelle. Un « Pacte européen des soins » (Care Deal for Europe) permettra de concentrer notre énergie sur les services de santé, les services sociaux et l’éducation, sur la révision de l’équilibre travail-vie personnelle, sur l’offre de logements et sur la protection des plus vulnérables, qui qu’ils ou elles soient.

Cette crise trouve son origine dans la rupture de notre relation avec notre environnement. La déforestation, le trafic illégal d’espèces sauvages et la présence humaine excessive sur les habitats naturels des animaux ne sont que quelques-uns des facteurs qui contribuent à la propagation de nouveaux virus zoonotiques comme celui de la COVID-19. La dégradation de l’environnement, en particulier la pollution de l’air, a encore aggravé notre capacité à nous relever. Nous devons nous engager, à nouveau, à protéger notre planète pour créer un monde naturel riche et sain qui nous protègera à son tour. Dans le cadre du plan de transition, le Pacte vert doit aider au démarrage de la transition de notre économie afin de garantir que tous les secteurs s’engagent sur la voie de la neutralité climatique. La restauration de la biodiversité mondiale et la lutte contre la pollution doivent être parmi les priorités de l’UE. Nous proposons de repenser notre manière de produire et de nous nourrir, de construire et de rénover nos bâtiments, d’alimenter nos maisons en énergie, de voyager et de transporter nos marchandises. Pour notre survie collective, et celle de notre planète, cette transition n’est plus un luxe, mais une nécessité absolue.

Enfin, chez nous comme ailleurs, la démocratie et les droits humains sont menacés. L’UE doit s’opposer farouchement aux mesures autoritaires qui visent à restreindre la liberté de chacune et de chacun et doit agir pour endiguer la vague autocratique qui monte en Europe et dans le monde. La révolution numérique doit être canalisée afin d’être utile à toutes et à tous et de ne laisser personne de côté.

Nous sortirons de cette crise plus fort·e·s et plus sages, ensemble. Un meilleur avenir est possible. Il est temps de nous en saisir.

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