Pour ou contre la corrida : les écologistes proposent de sortir
d’un débat stérile qui aboutit à cliver la population

GROUPE LOCAL EELV32
COMMUNIQUE DE PRESSE
19NOVEMBRE2022

Une proposition de loi visant à interdire la corrida en France sera examinée par l’Assemblée
nationale le 24 novembre. Pour dépasser l’opposition entre les écologistes qui défendent le bienêtre
animal, et les pro-corrida, qui proclament le respect des traditions ancestrales, les écologistes
privilégient des propositions mesurées afin de réconcilier le respect du droit avec les traditions
locales.
La corrida : une tradition qui doit respecter le droit
Certes, la corrida est une tradition bien ancrée dans les territoires du Sud de la France (50 communes
l’autorisent) ; elle participe à la construction d’une identité locale et au développement économique.
Mais l’évolution des mœurs a fait émerger de nouvelles attentes sociétales à l’égard du bien-être
animal, de surcroît inscrites dans le droit français et européen. L’Organisation mondiale de la santé
animale (OIE) donne une définition du bien-être animal qui fait aujourd’hui référence dans le
domaine. En France, c’est la loi de 1976 qui a véritablement édifié la politique de protection
animale, en énonçant trois principes fondamentaux :
-l’animal est un être sensible, qui doit être placé dans des conditions compatibles avec ses impératifs
biologiques ;
-il est interdit d’exercer des mauvais traitements envers les animaux ;
-il est interdit d’utiliser des animaux de façon abusive.
La corrida inflige de mauvais traitements et de la souffrance aux taureaux (banderilles, piques, mise
à mort…), et à ce titre elle ne respecte pas le bien-être animal. On ne peut pas déroger au droit au
motif de la sauvegarde d’une tradition qui comporte des pratiques barbares.
Les écologistes ne sont pas des rétrogrades
La tentation est grande de toujours incriminer les écologistes lorsqu’il s’agit de mener des combats
de civilisation. Le député du Gers, Jean-René Cazeneuve (Renaissance) défend la corrida, au nom
des libertés culturelles locales (cf. article Marianne du 16/11/2022). Il affirme que « la société est
faite de couleurs et d’abus. Or, ils [une frange de la gauche] veulent mettre en place une société
de la culpabilité et de l’interdiction ».

La question n’est bien évidemment pas de tout interdire, comme le prétend M. Cazeneuve. Mais,
lorsque l’ « abus », selon ses termes, n’est pas autorisé par la loi, cela se nomme un délit ! Et la loi
s’applique à tout le monde.
Les députés du Gers ignorent-ils qu’en Espagne, pays originaire de cette pratique, la corrida est
interdite en Catalogne ? Alors qu’ils représentent les citoyen.n.es, savent-t’ils que 75% des Français
sont pour son interdiction ?
Une nécessaire adaptation à la modernité
Nous devons être en capacité d’extirper toute maltraitance animale de nos pratiques de
divertissement, afin de les inscrire dans la modernité. Les férias traditionnelles peuvent tout à fait
continuer sans corridas, d’ailleurs fréquentées par une minorité de festaïres. La course landaise
pratique ancestrale dans notre département – propose une alternative ; elle préserve la tradition,
promeut l’image du territoire et assure le développement économique des filières agricoles et
touristiques locales. Avec de l’intelligence collective, on peut donc espérer réconcilier tradition,
nouvelles attentes sociétales à l’égard du bien être animal et préservation de l’économie locale.

Le Bureau Eelv Gers

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