Quelle gestion pour l’eau à Auch ?
Les contrats de Veolia et de la SAUR pour l’adduction en eau potable et l’assainissement arrivent à leur terme pour la ville d’Auch. Début 2017, le conseil municipal décidera du modèle de gestion de l’eau pour les années à venir : sous la forme d’une régie municipale, d’une délégation de service, ou d’une société publique locale.
Europe Ecologie les Verts porte dans son projet de société, le service public. La tendance actuelle est à un accroissement du nombre de collectivités optant pour une gestion de l’eau en régie publique. Normalement plus économique, plus écologique et plus transparente… La ville d’Auch, qui délègue depuis longtemps la production et la distribution de son eau aux mêmes compagnies privées, doit s’attacher à explorer la régie municipale de manière équitable et aurait certainement intérêt à rejoindre le mouvement.
EELV considère comme une erreur de livrer au secteur privé des pans entiers de la vie quotidienne des habitants (eau, transports, déchets…). Il en résulte un abandon de savoir-faire et de technicité, une perte de contrôle financier et démocratique… que l’action publique se doit d’assurer, pour garantir un meilleur service à l’usager. Il s’agit d’agir sur l’ensemble du processus de production/distribution/
Le but c’est aussi d’aller vers un tarif équitable de l’eau. Le système de facturation actuel favorise le gaspillage: plus on consomme, plus le prix du m3 baisse. Nous devons envisager un tarif progressif de l’eau : les premiers m3, correspondant aux besoins vitaux, sont gratuits. Pour inciter à la sobriété, le tarif augmente par paliers successifs. A partir d’un certain niveau de consommation (tenir compte la composition du foyer), une surtaxe est appliquée. Pour plus d’équité, il est également souhaitable d’instaurer un tarif différencié en fonction de l’usage (domestique ou professionnel). De même, il paraît indispensable de supprimer l’abonnement (ou part fixe), qui pénalise les petits consommateurs.
Différents modes de gestion des services de l’eau.
Europe Écologie Les Verts privilégie un passage en régie publique des services de distribution et de production d’eau potable. Cette solution offre plus de transparence dans la gestion de l’eau et évite sa marchandisation. Elle permet une gestion démocratique et un contrôle des coûts. La Société Publique Locale apporterait moins de garanties en la matière.
La régie constitue un outil adapté pour mener une politique concertée et cohérente sur le territoire. Il s’agit de mettre fin au morcellement actuel des responsabilités et des compétences, en s’appuyant sur 4 piliers essentiels: économique, social, environnemental et démocratique. Mais ce choix ne peux pas être seulement idéologique ; il est indispensable d’analyser les contraintes et les risques encourus d’un passage d’une DSP à une régie publique : quelles conséquences sur prix de l’eau, sa disponibilité et sa qualité, la gestion du personnel, la maîtrise des compétences, la taille critique, la responsabilité…
Nous devons rester vigilants afin d’obtenir l’élaboration d’un bilan comparatif sincère entre les diverses alternatives de gestion de l’eau, dépassant le seul critère du prix. Il est question de s’intéresser à l’état du réseau (qualité des infrastructures), à l’origine et à la protection de la ressource (prévention des pollutions), à la relocalisation des emplois et des compétences, à la gestion démocratique du processus de décisions…
Nous devons veiller à garantir l’accès à l’information et la transparence dans la prise de décision ; nous avons besoin d’une information complète, franche et fiable, afin de pouvoir nous prononcer en toute objectivité lors des prochaines assemblées délibérantes.