Soutien au collectif « Une voie pour tous », pour la réforme des lycées pro
Dans cet article, l’eurodéputé Mounir Satouri développe davantage les raisons de son soutien au collectif « Une voie pour tous », pour la réforme des lycées pro.
C’est à l’appel du collectif « Une voie pour tous » défendant une réforme des lycées professionnels, que Mounir Satouri a réagi en vidéo.
D’abord, pour le député européen, le constat est sans appel : si 56% à 72% des élèves en voie professionnelle sont issus de milieux sociaux très défavorisés, et si, 7 mois après obtention de leur bac pro, 35% des jeunes sont au chômage, alors, la politique de l’Éducation Nationale en la matière est un échec.
Pour prendre toute la mesure de l’urgence, il faut quand même rappeler qu’un lycéen sur trois est en voie professionnelle soit 665 000 jeunes dans notre pays.
À la question : l’école républicaine remplit-elle ses fonctions émancipatrices lorsqu’elle assigne 1/3 de ses jeunes dans un modèle de reproduction sociale et d’entre soi ? L’eurodéputé répond par la négative et développe :
« Nous le savons, l’accès à la culture, aux loisirs, aux voyages, qui ouvrent sur le monde et permettent de développer l’esprit critique, est déjà entravé dans le quotidien de la jeunesse issue des milieux les plus défavorisés. Une école qui ne permet pas de contrebalancer cette carence, ne remplit pas l’une de ses fonctions essentielles. Lorsqu’elle fait perdurer cette assignation sociale, elle faillit à ses missions. C’est pourquoi, je m’associe aux demandes du collectif qui préconise la mise en place de cours de philosophie dans les lycées professionnels. Je pense également que le programme doit être constitué de moments d’ouverture sur le monde et la culture via des budgets supplémentaires ».
Concernant le taux d’insertion si faible dans le monde du travail, en sortie de cursus, l’eurodéputé soutien là encore les demandes de réformes du collectif qui appelle à la création de nouvelles filières, attractives, et en phase avec l’évolution de notre société : la communication, les médias, le sport, les jeux vidéo, la musicologie, le juridique.
« Ces filières ne doivent pas être réservées aux enfants issus des familles dont le capital culturel et social est le plus élevé. Offrir aux jeunes en voie professionnelle, la possibilité de prendre en main leur avenir, c’est aussi leur donner la possibilité de bifurquer en cours de cursus. Cela doit passer par la création de passerelles vers des études supérieures, ou de nouvelles classes. L’émancipation passe d’abord par le choix ».
Pour finir de rejoindre le collectif, cette fois sur la voie d’une école qui prépare les jeunes aux défis du dérèglement climatique, l’élu écologiste conclue :
« En tant qu’écologiste, je sais que dès à présent et encore plus demain, nous devrons compter sur l’énergie et le savoir-faire de tous ces jeunes, pour accompagner les grands changements de notre société, face au défi du dérèglement climatique. A ce titre, je ne peux qu’approuver le souhait du collectif d’inclure au cours « Prévention, santé et environnement », la question des enjeux climatiques ».