[TARN] A69: entre dédain et déni « Les Bouseux répondent à M. le Sénateur »

Communiqué de presse d’EELV Tarn – 31/08/2023

Suite aux récents propos du sénateur Philippe Folliot sur France Bleu Occitanie à propos de l’A69 entre Toulouse et Castres, nous souhaitons répondre à ses propos qu’il qualifie d’arguments.

Un dédain manifeste pour les alternatives : quand M. Folliot déclare, avec une ironie déplacée, « pourquoi pas faire une carriole route aussi tant qu’on y est ? », il affiche un dédain pour les solutions alternatives qui sont l’avenir de notre mobilité.
Est-il nécessaire de rappeler que nous vivons dans un contexte d’urgence climatique et que le développement de moyens de transport doux, comme les véloroutes, le covoiturage, les transports collectifs… est essentiel pour répondre aux défis actuels ?

Projet contre réalisation : Affirmer que l’A69 n’est plus un projet car les travaux ont débuté c’est faire abstraction des recours juridiques en cours et ce n’est pas un argument valable pour ignorer les propositions alternatives. La démocratie et le respect de l’environnement demandent une remise en question constante (qui plus est pour un projet datant de plusieurs dizaines d’années), surtout quand de nouvelles voix s’élèvent pour proposer des solutions viables et moins coûteuses. Rappelons en ce sens tous les avis défavorables des instances officielles contre ce projet.

Mépris pour le pouvoir d’achat des tarnais : un tarif autoroutier de 17 euros (environ AR) inaccessible pour beaucoup d’usagers alors que l’alternative “doublement de la route actuelle” aurait été gratuite.

Désenclavement ou renforcement du centre ? Les chercheur·euse·s de l’Université d’Albi ont pointé du doigt un risque majeur de l’A69 : renforcer Toulouse comme centre, au détriment des territoires alentours. Il est primordial d’écouter ces expertises académiques qui ont analysé le sujet en profondeur et ne pas leur rétorquer que ces universitaires sont dans l’erreur comme l’indique Monsieur Folliot du haut de son statut de Sénateur du Tarn… De nombreuses entreprises n’ont pas attendu une éventuelle autoroute pour s’installer dans la périphérie castraise ou sur le plateau du Causse. Le territoire n’est donc pas enclavé et l’autoroute qui se finit à Castres ne dynamisera pas la vallée du Thoré sinistrée.

Biodiversité : un enjeu majeur ! Le sénateur Folliot semble minimiser les impacts environnementaux, affirmant que l’A69 sera « consommatrice de peu d’espace » et avec des « impacts bien moindres ». Nous souhaitons rappeler que chaque mètre carré de nature perdu est irrécupérable et que la protection de la biodiversité est au coeur de nos préoccupations. Nous souhaiterions que Monsieur le sénateur nous indique ce que veut dire « avec des impacts sur l’environnement qui seront bien moindres »: traversée d’une zone humide, absolument indispensable dans le contexte du changement climatique et de manque d’eau, abattage de milliers d’arbres, alors qu’ils sont les gardiens de la qualité de l’air et de la régulation des températures, suppression d’espèces protégées… tout cela pour gagner quelques minutes sur un trajet de 70 km.

Le rôle des opposants : Suggérer que les opposants doivent se contenter de participer aux instances de développement territorial, c’est nier la valeur de la contestation et du débat public. C’est obligé par la force, toute opposition à rentrer dans le rang d’un capitalisme débridé, hors champ démocratique, aveugle et sourd aux injonctions climatiques.

Les « bobos toulousains » : Nous regrettons les termes employés par M. Folliot. Le développement de véloroutes, entre autres solutions de mobilités douces et pour moins de pollution de l’air, ne concerne pas uniquement une élite urbaine mais l’ensemble des citoyen·ne·s qu’ils soient ruraux ou citadins.

Nous restons ouverts au dialogue, mais nous demandons que le débat se tienne dans le respect et la considération des différents points de vue.

Le Tarn mérite mieux que ce discours péremptoire de Monsieur le Sénateur.

EELV Tarn

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