Tunisie: le gouvernement annule au dernier moment la visite officielle de députés européens
Depuis Ben Ali, on n’avait jamais vu ça. Mercredi 13 septembre, les autorités tunisiennes ont annulé la visite de la Commission des affaires étrangères du Parlement européen, dont Mounir Satouri devait faire partie. Les autorités tunisiennes ont fait comprendre que deux députés leur posaient problème : l’écologiste français Mounir Satouri et le Chrétien-Démocrate allemand Michael Gahler. Tous deux se sont montrés critiques de la répression de Kaïs Saïed, et de l’accord migratoire conclues par une « Team Europe » très obscure avec lui.
Une gifle à la diplomatie parlementaire
Réaction de Mounir Satouri à l’annulation de la mission par les autorités tunisiennes
« La Présidente de la Commission européenne, la Présidente du Parlement européen et le Haut représentant de l’Union doivent agir en conséquence pour que le gouvernement tunisien rétablisse des relations diplomatiques normales avec notre institution, le Parlement européen. J’appelle la Tunisie, son gouvernement et son Président, au dialogue. À garder vivant l’esprit d’ouverture qui est la marque de fabrique du peuple tunisien. Nous restons inlassablement au côté du peuple tunisien et de ses démocrates.
Kaïs Saïed divise l’Union européenne, et la Commission et quelques États membres font son jeu. Ils donnent un blanc-seing à sa gouvernance autocratique, par l’accord migratoire UE-Tunisie conclu cet été. Cette ‘Team Europe’ est dépourvue de légitimité. Tout autant que son interlocuteur, le Président Saïed. Cet accord n’est pas dans l’intérêt des Tunisiennes et des Tunisiens. Il bafoue les valeurs que les démocrates tunisiens et l’Union européenne sont censés partager ».
Le Groupe des Verts/ALE, comme une grande partie du Parlement européen, dénoncent cet accord car il est une impasse pour la Tunisie. Cet outil ne servira pas les peuples, d’une rive ou l’autre de la méditerranée.
Il est du ressort du Parlement européen de contrôler la manière dont les fonds européens sont déboursés, y compris en ce qui concerne la coopération de l’Union européenne avec la Tunisie.
Kaïs Saïed renchérit en manipulant les chiffres des arrivées à Lampedusa
Alors que les dirigeants européens se réunissaient le week-end suivant l’annulation de la mission en Italie pour discuter de la « crise migratoire » à Lampedusa et de la manière de limiter les arrivées, la police tunisienne a rassemblé des milliers de migrants subsahariens à Sfax et les a transportés en bus vers l’un des principaux points de départ d’où les réfugiés désespérés démarrent leurs traversées de la Méditerranée, dans l’espoir d’atterrir sur l’île italienne de Lampedusa.
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, était l’invitée à Lampedusa de la Première ministre italienne d’extrême droite Giorgia Meloni, instigatrice principale de l’accord migratoire UE-Tunisie conclu cet été, et sur lequel de nombreux États membres ont exprimé leur réticence.
Pour Mounir Satouri
« Le risque que prend l’Europe est énorme : nous remettons entre les mains d’un régime autocratique la possibilité d’augmenter le nombre de migrant..e.s traversant la Méditerranée pour augmenter l’argent qu’il recevra de l’UE. Cela mettrait davantage de vies en danger et Kaïs Saïed fait tourner l’UE en bourrique. La Commission et la « Team Europe » qui ont conclu cet accord migratoire avec Kaïs Saïed ont mis l’UE dans cette position. Grâce à cet accord, M. Saïed mène l’UE par le bout du nez. Il s’en servira pour faire taire davantage l’opposition démocratique en Tunisie. Non seulement il n’est pas fiable, mais il est manipulateur. Tout cela doit cesser maintenant ».
Retrouvez les réactions de Mounir Satouri recueillies dans la presse
Middle East Eye
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Libération
Tunisie : tensions entre le président Kaïs Saïed et les diplomates européens sur fonds de répression politique
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L’Economiste Maghrébin
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Mediapart
La Tunisie interdit la visite d’une délégation du Parlement européen
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