Intervention du groupe Europe Ecologie – Les Verts Conseil d’agglomération Grand Auch – Coeur de Gascogne – 12 décembre 2022
Zone d’activité de Naréoux
Monsieur le président, chers collègues
Les élus écologistes – tout comme les habitants – ont découvert dans « La Dépêche » en date du
26 novembre, la publication sur le site de l’agglomération d’une notice d’information – pourquoi
disponible seulement un mois ? – concernant le projet de Zone d’activité de Nareoux.
Le projet Naréoux, tel qu’il est envisagé actuellement, représente plus que jamais pour les élus
écologiste, un double non sens, environnemental et économique.
Depuis la première demande de subvention en février 2021 pour le recours à un cabinet d’études,
puis une nouvelle demande de subvention pour une étude d’impact en juin dernier, les écologistes
demeurent constants dans leur refus de tels projets, dont le logiciel date du siècle dernier.
D’autant que, après le Covid 19, la guerre en Ukraine a accéléré et cristallisé les crises multiples
que nous ne pouvons pas ou plus ignorer : réchauffement climatique, coût de l’énergie et des
matières premières, difficultés d’approvisionnement, à l’origine d’une inflation d’au moins 6 %, non
atteinte depuis des décennies et un début de récession avec des prévisions de croissance du PIB
quasi nulles. Les premières conséquences n’ont pas tardé – dans le Gers et ailleurs – avec des
entreprises dans l’obligation d’interrompre leur production et qui craignent pour leur survie, ne
pouvant faire face à l’augmentation du coût de l’énergie.
Nous avons abordé ensemble ces enjeux lors du séminaire de l’agglomération samedi dernier
avec différents scénarios sur le positionnement de notre agglomération par rapport aux objectifs
du SCoT pour 2040. Des chiffres ambitieux d’augmentation de population et de création d’emplois
peuvent paraître séduisants, mais sont-ils réalistes au regard des difficultés actuellement
rencontrées pour assurer aux habitants actuels de notre territoitre des services publics
satisfaisants (santé, solidarités, transports, écoles.…).
Le réchauffement climatique s’accélère, la dégradation de notre environnement, de la qualité de
l’air, des sols, de l’eau, signifie que les aménagements et la bétonisation détruisant des hectares
de zones naturelles et des terres agricoles ne sont plus acceptables ni négociables.
Même si la notice d’information met en avant à de nombreuses reprises la non-artificialisation des
sols, la réalité est tout autre, malgré les promesses d’aménagements durables et de
compensations qui ne remplaceront jamais les espaces naturels et agricoles détruits, dont le rôle
régulateur des eaux de ruissellement et d’absorption de CO2 sont essentiels autour de la ville
d’Auch.
En ce qui concerne la nécessité et la viabilité économique du projet, nous ne disposons toujours
pas de diagnostic précis concernant les friches et les emplacements disponibles dans les zones
d’activité à Auch, dans les communes voisines et dans l’agglomération Nous ne connaissons pas
non plus les demandes supposées d’installation d’entreprises.
La situation financière encore fragile de l’agglomération et l’augmentation inévitable de certains
postes de fonctionnement oblige à des orientations budgétaires délicates. Est-il possible de
financer les infrastructures nécessaires et coûteuses d’un tel projet sans sacrifier d’autres
engagements comme les enjeux de solidarité que doit assumer le CIAS, que ce soit pour ses
salariés ou pour ses bénéficiaires ?.
Alors, plutôt que d’artificialiser 27 hectares :
- Favorisons la mise en place de réserves foncières et l’installation d’activités agricoles dont nous
avons besoin pour assurer notre autonomie alimentaire, - Préférons la revitalisation des cœur de ville, préservons les espaces verts en périphérie,
- Respectons nos engagements programmatiques, et nos plans biodiversité, orientons dès
maintenant la décision politique vers un objectif de zéro artificialisation nette des sols.
Les élus écologistes soutiennent un développement économique maîtrise, équilibré et durable,
basé en priorité sur la reconversion, le recyclage, le renforcement de l’existant et la promotion des
nouveaux secteurs émergents. C’est ainsi que les conditions d’une revitalisation territoriale
pourront se réaliser à l’échelle de l’agglomération, en concertation avec toutes les communes , un
schéma économique territorial partagé nous permettra d’appréhender, dans une réelle démarche
de développement durable, la question du devenir économique de notre territoire.
En 2040, à l’heure des bilans, et alors même que nous ne serons plus membres de cette
assemblée, nous porterons la responsabilité de nos choix pour les prochaines générations.
Nous vous remercions pour votre écoute.
Le Groupe EELV32 au Conseil communautaire Grand Auch-Coeur de Gascogne