Aquarius : le symptôme d’un système d’asile défaillant

Suite à la gestion scandaleuse du cas de l’Aquarius par les États membres européens, les écologistes ont obtenue en dernière minute la tenue d’un débat en plénière « Urgences humanitaires en Méditerranée et solidarité dans l’Union ».

Déclaration d’Eva JOLY, membre de la Commission justice et affaires intérieures :

« Le sort des migrants ne peut plus dépendre des aléas de la politique intérieure ni du bon vouloir de dirigeants qui s’affranchissent de leurs devoirs envers les réfugiés. La révision du règlement de Dublin est une urgence. L’Aquarius a illustré de manière dramatique les symptômes d’un système d’asile défaillant, faisant peser une pression disproportionnée sur certains États, quand d’autres détournent le regard.

Le silence assourdissant du Président Macron est indigne. Alors que ces deux dernières années, la France n’a pas assumé sa part de responsabilité et de solidarité envers ses homologues italiens et grecs comme elle s’y était pourtant engagée, qu’elle trône lamentablement à la 26è place sur 28 états membres en taux d’acceptation des demandes d’asile, accueillir l’Aquarius dans un port français aurait été un geste d’humanité bienvenu.

La Commission européenne doit par ailleurs cesser de conforter les dirigeants européens qui vendent à leurs électeurs une Europe capable de stopper les flux de migrants sans dégâts collatéraux. Sa nouvelle proposition en matière de sécurité des frontières et de migration est une fois de plus vouée à l’échec. Cessons de dépenser des fortunes à construire une Europe forteresse illusoire alors que nous avons besoin de fonds pour l’intégration des réfugiés. Cessons de considérer des êtres humains en détresse comme des pions d’un jeu politique.

Une partie de la solution réside dans la révision du règlement Dublin. Les États-membres doivent s’accorder sur un nouveau texte lors de leur réunion des 28-29 juin. Il y a urgence. L’avenir de l’UE est en jeu ».

Eva Joly

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